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Un seul être s’en va et tout est dépeuplé. Elisabeth II paraissait éternelle. Sa mort laisse un vide bien au-delà de la Grande-Bretagne. Doyenne du monde, gardienne des traditions, reine du peuple britannique, figure pérenne et solide, pilier d’une famille à la vie parfois tumultueuse, elle fut tout cela à la fois. On avait pris l’habitude de voir apparaître sa silhouette, fugacement, à la télévision ou dans la presse et l’on pensait que, tant qu’elle durerait, le monde d’avant durerait encore. Ses mots, ses vœux, résonnaient fort, au moins pour les besoins de rituels de nos cœurs d’enfants. Figure de sagesse et de calme, elle ne régnait pas tant dans le monde politique mais au-dessus, dans un espace à la fois invisible et nécessaire. Et, maintenant, la silhouette de la reine n’apparaîtra plus.
Elle était en cela un repère pour l’époque, vers lequel on regardait, un indice pour traverser l’évolution du monde tout en restant fidèle à soi-même.
Sa tenue, toujours impeccable et digne, son esprit toujours vif, ne présageaient pas d’une fin de de règne en décrépitude. La reine était éternellement la même, comme pour tenir parfaitement son rôle jusqu’au bout. Avec elle, l’âge était un modèle de noblesse. Mais sa vie entière reste en mémoire, non sa fin seule, car si elle nous gardait, nous la veillions aussi. Son exemple est celui du courage, de la fidélité, du sens des responsabilités. Elle avait à cœur son rapport à Dieu et à son peuple. Elle était en cela un repère pour l’époque, vers lequel on regardait, un indice pour traverser l’évolution du monde tout en restant fidèle à soi-même. Du moment qu’elle dure, tout est là. Mais Elisabeth II a tant porté le manteau de la monarchie, durant soixante-dix ans, qu’il semble, aujourd’hui, tomber avec elle.