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Dans l’Église, la vie consacrée est souvent peu connue, discrète par essence. Assister à une profession, c’est pourtant voir un homme ou une femme se donner entièrement à Dieu, dans des gestes et des paroles simples qui manifestent, comme par contraste, la grandeur du moment. Cette vie vouée aux autres, et à l’Autre en particulier, n’a de sens qu’en vue du Royaume. Si un homme, aujourd’hui, peut accepter de renoncer à des désirs naturels et bons – le mariage ou le confort par exemple – c’est parce qu’il sait que le seul Bien, à l’échelle de la vie éternelle, est Dieu lui-même qui comble les cœurs de ceux qui se vouent à lui.
Pour manifester le don de sa vie, le religieux fait donc profession, temporaire d’abord puis solennelle, soit pour toute sa vie. C’est à cette occasion qu’il prononce des vœux. De deux sortes au fond : les explicites et les implicites. Dans la première catégorie, sont souvent mis en avant les particularités de l’ordre dans lequel il s’engage pour se sanctifier. Dans la seconde, tous ceux qui seront vécus par le fait même que le religieux ou la religieuse s’est consacré à Dieu.
Pauvreté, chasteté et obéissance
Les trois vœux les plus connus sont ceux de pauvreté, chasteté et obéissance. Cette tripartition est en fait relativement récente puisqu’elle a été formalisée par saint Thomas d’Aquin au XIIe siècle. Surtout, elle concerne tous les chrétiens, invités à se conformer à la vie du Christ pauvre, chaste et obéissant. D’où l’appellation de "conseils évangéliques", c’est-à-dire de voies de progrès vers une vie plus proche de celle de Jésus relatée dans les Évangiles. Se satisfaire de ce que l’on a et ne pas s’attacher aux biens de ce monde, ne pas vouloir posséder les autres et rechercher la volonté du Père demeurent valables pour chacun.
Ces trois vœux sont généralement explicités lors de la profession. Mais le plus traditionnel est de les intégrer dans l’engagement perpétuel à suivre le Christ. Ainsi les bénédictins, depuis la Règle de leur fondateur au VIe siècle, font-ils vœux de stabilité, d’obéissance et de "conversion des mœurs". Cette dernière impliquant en fait une vie pauvre et chaste. Les Dominicains sont plus directs, ne s’engageant qu’à l’obéissance, dans la mesure où la pauvreté et la chasteté en dépendent.
Un quatrième vœu parfois ajouté
Les Jésuites quant à eux s’engagent à suivre les trois conseils évangéliques, et ajoutent un quatrième vœu, celui d’obéissance au Pape. Lequel est compris dans celui d’obéissance, mais l’exprimer solennellement comme le voulait saint Ignace de Loyola permet d’accentuer leur souci de rester disponible à la mission confiée par le successeur de Pierre. Comme eux, d’autres instituts de vie consacrée ont un quatrième vœu. Mère Teresa a ainsi voulu que ses sœurs Missionnaires de la Charité s’engagent solennellement à servir les plus pauvres d’entre les pauvres.
Si suivre les conseils évangéliques est le b-a ba de toute vie chrétienne, la manière de les vivre dépend de l’état de vie dans lequel on s’engage. Si les mariés sont chastes, c’est parce qu’ils cherchent à ne pas posséder leur époux ou leur épouse. Pour les religieux, la chasteté recouvre la continente sexuelle dans la mesure où ils se consacrent totalement à Dieu et restent donc célibataires. Cela dit, ils ne font pas toujours un vœu explicite de célibat, contrairement aux prêtres qui, lors de l’ordination diaconale, font un pas en avant pour manifester leur vœu de célibat. En revanche, s’ils promettent obéissance à leur évêque, les prêtres ne font pas de vœu explicite de pauvreté : comme tous les chrétiens, elle est intégrée dans leur chemin vers la sainteté.