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Les calvaires des enclos paroissiaux bretons étaient-ils peints ?

Le calvaire de Plougastel illuminé.

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Elisabeth Bonnefoi - publié le 29/07/22
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Les calvaires des enclos paroissiaux ont-ils toujours été gris ? Des chercheurs ont retrouvé des traces de polychromie. D’autres préfèrent voir les choses en noir. La Bretagne reste un pays de légendes…

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Les enclos paroissiaux sont une originalité du patrimoine religieux breton. L’enclos est fermé par un mur d’enceinte qui évite aux animaux d’y pénétrer. Il comprend une porte triomphale, l’église, un ossuaire et un calvaire souvent monumental. Les enclos paroissiaux ont été édifiés entre le XVe et le XVIIe siècle, à une époque prospère. Les plus complets se trouvent dans le Finistère, au sud de Morlaix.

Quand les calvaires s’illuminent

En 2001, la commune de Plougastel-Daoulas cherche à fêter les 400 ans du calvaire de son enclos paroissial. C’est le clic clac de l’histoire en technicolor de l’association des 7 calvaires monumentaux de Bretagne (Guimiliau, Plougastel-Daoulas, Pleyben, Saint-Thégonnec, Plougonven, Saint-Jean-Trolimon et Guéhenno dans le Morbihan) fondée en 2005 par le maire de Plougastel-Daoulas. En 2011, la société rennaise Spectaculaires est choisie pour "remettre en couleur" le calvaire de Plougastel, avec ses 182 personnages ! Ces Allumeurs d’images ont eu carte blanche pour effectuer ce travail d’enlumineur des temps modernes. « Quand on a un personnage à 4 ou 8 faces à dessiner, redécouper, cela prend du temps », explique Benoît Quéro, fondateur de cette agence haute en couleurs. Il a fallu créer un nuancier de couleurs historiques, en observant notamment les décors de la même époque conservés dans les églises.

Les calvaires sont des livres d’images pour les villageois qui ne savaient pas lire. Ils racontent tous la Passion du Christ. Mais chaque calvaire a une histoire particulière. Aussi le spectacle associe à l’illumination des propos choisis, musique et voix.

Du 13 au 15 août prochains, Spectaculaires illuminera le calvaire de l’enclos paroissial de Pleyben (Finistère), l’un des plus beaux de Bretagne. Pendant trois soirs, une scénographie redonnera voix et couleur aux nombreux personnages de ce calvaire monumental. Magique !

Des petits calvaires remis en peinture

En 2018, l’association des 7 calvaires a souhaité aller plus loin en sortant les pinceaux. Le nouveau projet mis en pot porte l’étiquette "Quand les calvaires étaient peints". Le travail est fondé sur une étude de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) de Bretagne. Des échantillons ont été prélevés sur le porche sud de l’église de Guimiliau et sur des statues d’églises, peintes, anciennement posées sur des calvaires. Des traces de polychromies ont également été retrouvées sur le calvaire monumental de Guéhenno. Depuis 2018, plusieurs petits calvaires-tests, non protégés au titre des Monuments Historiques, ont retrouvé leurs couleurs d’époque, à Plougastel, à Pleyben ou à Plougonven.

Mais cette mise en couleur n’est pas du goût de tous les habitants qui dénoncent un badigeonnage, du fluo, du kitsch… Certains ne peuvent plus voir ces calvaires en peinture. Des banderoles s’agitent, des critiques d’art s’en mêlent. Une chose est sûre, la colorisation est réversible. Si jamais le gris redevenait tendance…

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