La colère après le meurtre sauvage du père John Mark Cheitnum le 15 juillet dernier dans l’État de Kaduna, au nord du Nigeria, ne faiblit pas. Cet assassinat est le reflet d’un "État et d’un pays en faillite", a lancé le père Jega Daniel Romanus quelques jours plus tard dans son homélie pour les obsèques du prêtre assassiné. Les chrétiens au Nigeria sont devenus "une espèce en voie de disparition", a-t-il assuré. "Aujourd'hui, nous enterrons un prêtre qui est la victime d’un gouvernement local défaillant, d'un État défaillant et d'un pays défaillant", a repris le père Romanus.
Un pays où les animaux sont plus libres que les êtres humains.
Depuis le début de l’année au moins 20 prêtres ont été enlevés ou tués au Nigeria. Une immense perte que le prêtre a tenu à dénoncer. Il a ainsi décrit le Nigeria comme "un pays où les animaux sont plus libres que les êtres humains ; un pays où les animaux ont plus d'espoir d’atteindre le lendemain que les êtres humains".
Le Nigeria souffre d’une insécurité rampante et préoccupante. Théâtre de violences djihadistes depuis douze ans dans le nord-est, de mouvements séparatistes au sud-est, de pilleurs au nord-ouest, le pays voit maintenant l’insécurité gagner le sud-ouest.