1Aller plus loin dans le chemin synodal allemand "signifie l’hérésie"
Le journal catholique conservateur allemand Die Tagespost se réjouit de la vigoureuse remise en place du chemin synodal de son pays par le Saint-Siège. "On n’y croyait plus", assure la journaliste Dorothea Schmidt. Analysant le communiqué du Saint-Siège comme un "coup de frein", elle salue les trois "cartons rouges" tirés par le pape François à cette occasion : un "non pour changer l’enseignement de l’Église, un non pour rompre avec l’unité de l’Église, un non pour faire cavalier seul". Il est l’heure désormais de "rentrer les bannières synodales", se réjouit la journaliste allemande, qui appelle à recentrer la réflexion et la prière vers le Christ. Elle salue aussi le renversement opéré par le Vatican : les mouvements opposés au synode étaient traités comme des "minorités" en Allemagne : désormais, parce que l’unité de l’Église est en jeu, ils sont "les guides". Et met en garde : s’opposer à une "parole aussi claire du Saint-Siège" serait "une erreur grossière de la part du synode, une hérésie manifeste, le schisme".
2Dire non à la guerre n’est pas suffisant, assurent les évêques européens
Mgr Gintaras Grušas, archevêque de Vilnius en Lituanie, vient d’effectuer un "pèlerinage de la souffrance" en Ukraine, en tant que président du CCEE. Il confie au quotidien catholique italien L’Avvenire avoir été particulièrement marqué par son passage dans les villes martyres de Irpin et Boutcha. "Nous pensions que l'Europe ne pouvait pas revivre de telles atrocités après la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, les crimes de guerre, les tanks, les déportations reviennent. (...) Nous n'avions pas appris la leçon. C'est pourquoi il ne suffit pas de répéter que nous voulons la paix. Nous devons travailler pour la paix. Tous ensemble", insiste Mgr Grušas. Il annonce que toutes les paroisses européennes seront invitées à s‘associer à une journée de prière qui sera organisée le 14 septembre, jour de la Fête de la Croix glorieuse, afin de "rappeler l’unité de l’Europe". Au sanctuaire de la Vierge de Berdychiv, l'archevêque lituanien a rappelé que "comme la Mère de Dieu, les Ukrainiens sont au pied de la croix : ils versent des larmes et leur cœur est déchiré. Mais comme la Vierge, ils doivent être conscients qu'il y aura une résurrection". La perspective d’une visite du pape François est "nécessaire à la fois pour renforcer le moral et pour panser les blessures", précise-t-il. Les interlocuteurs ukrainiens de Mgr Grušas se sont montrés inquiets de la possible rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou, Kirill, au Kazakhstan, qui, selon eux, "pourrait être instrumentalisée par le Kremlin". Néanmoins, les responsables de l’Église gréco-ukrainienne appellent à ne pas être "contaminés par la haine". "Aimer l'ennemi, c'est aussi prier pour lui et pour sa conversion", ont-ils répété au président du CCEE.
3Avec le pape François, le Collège des cardinaux est devenu moins européen
Depuis son élection en 2013, le pape François a fait "basculer la structure de direction de l'Église catholique romaine loin de sa base européenne historique et vers les nations en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine", explique un article publié par le Pew Research Center aux États-Unis. Après l'installation des nouveaux cardinaux lors du prochain consistoire, le 27 août, "le Collège des cardinaux comptera 132 membres votants, dont 40% sont européens, contre 52% en 2013." Sous le pontificat de François, la représentation globale de la région Asie-Pacifique parmi les cardinaux électeurs a augmenté, "passant de 9% en 2013 à 17% en 2022" (il est toutefois important de noter que l'article explique qu'ils n'ont pas attribué de région géographique en fonction de la nationalité des cardinaux, mais plutôt en fonction de leur lieu de service en tant qu'archevêque ou évêque). En outre, la représentation de l'Afrique subsaharienne est passée de 9 à 12%. Néanmoins, le continent le plus représenté dans les créations cardinalices sous le pontificat de François reste l’Europe.