1Le déchirant témoignage des religieuses de Mère Teresa expulsées du Nicaragua
"Nous sommes parties avec une grande tristesse dans le cœur, laissant là-bas notre pauvre peuple", a déclaré sœur Agnesita, l'une des 18 Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa, qui ont été expulsées du Nicaragua après une décision du gouvernement du président populiste Daniel Ortega. "Un choix qui a indigné le monde entier, et donné la mesure de la brutalité et de l’endurcissement de l'actuel gouvernement nicaraguayen, qui mois après mois ferme toute voix libre et persécute, en particulier, l'Église catholique", explique l'agence de presse catholique SIR. "Nous n'avons jamais fait aucune sorte d'activité politique, et nous nous souvenons que le président Ortega a rencontré Mère Teresa. Notre pensée a toujours été de servir les pauvres. Le pays souffre, surtout l'Église, qui est persécutée. Il n'y a pas de liberté, mais la situation économique est également difficile, et il y a un manque croissant d'emplois", a analysé sœur Agnesita. Les Missionnaires de la Charité avaient trois centres au Nicaragua, qui servaient les pauvres, les personnes âgées et les adolescentes à risque. Les religieuses sont maintenant parties au Costa Rica et espèrent "s'occuper spécialement" de tous les Nicaraguayens qui ont été contraints de fuir dans le pays voisin.
2Le pape François a-t-il une stratégie de communication ?
Le vaticaniste Andrea Gagliarducci remarque l’omniprésence médiatique du pape François en ce début d’été, entre le podcast enregistré avec son ancien porte-parole à Buenos Aires Guillermo Marco et ses deux interviews fleuves à Telam et à Reuters. Lorsqu'il s'agit de donner son avis, François ne recule jamais”, remarque le vaticaniste, qui souligne que le pape "fait un usage astucieux et populiste des moyens de communication". Cependant, au niveau du Saint-Siège, "le pape François n'a pas tendance à unir mais à créer des fractures". Ces entretiens sont souvent des initiatives personnelles du Pape et se font sans filtre et parfois sans que le Dicastère de la Communication n'en sache rien à l'avance. Le fait que "personne ne gère la communication du Pape", et que la secrétairerie d’État ne puisse exercer aucun filtre, crée un Vatican "à deux vitesses", entre le Pape et ses services. L’enjeu n’est pas de traiter des questions de fond, sur lesquelles le Pape reste généralement "peu clair", mais de montrer que son pontificat n’est pas terminé. En agissant "comme un homme seul aux commandes, séparé de tout organe directeur, fait passer le message qu’il “existe, est présent et ne cesse de prendre des décisions".
3Qui sera le prochain archevêque de Westminster ?
Le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster depuis 2009, a présenté sa démission au pape François lors de son 75e anniversaire, le 8 novembre 2020, comme le prévoit le droit canon. Tout en acceptant formellement sa démission, le pape lui a demandé de rester en poste jusqu’à ce que lui soit trouvé un successeur. De nombreux autres grands diocèses dans le monde sont dans la même situation, comme Boston, Vienne ou encore Bombay. Mais pour Westminster, le nonce apostolique semble en recherche active. Mgr John Wilson, archevêque de Southwark, fait partie des noms cités. Cet anglican devenu catholique à 16 ans est décrit par un prêtre local comme un homme "solide" et "bon" avec le "zèle du converti." Parmi les autres noms cités, Mgr Hugh Gilbert, actuellement président de la Conférence des évêques d'Écosse. Cet évêque d'Aberdeen, âgé de 70 ans, est né dans le sud de l'Angleterre et est bénédictin, comme le cardinal Basil Hume, archevêque de Westminster de 1976 à 1999. Le diocèse londonien a une spécificité: tous les anciens titulaires du poste sont décédés en fonction sauf le cardinal Cormac Murphy O’Connor (1932-2017), qui fut le premier à prendre sa retraite, en 2009.
4Un groupe catholique s’oppose à la dénomination d’énergie verte pour le gaz et le nucléaire
Lors d'un vote le 6 juillet, le Parlement européen de l'Union européenne a approuvé la désignation du nucléaire et du gaz comme options "vertes" d'investissement durable, dans le cadre des efforts déployés par les 27 nations pour lutter contre le changement climatique. Cela signifie que certaines activités liées au gaz fossile et à l'énergie nucléaire vont être incluses dans une liste d'activités économiques écologiquement durables, appelée "taxonomie européenne". La CIDSE, un réseau d'organisations catholiques de justice sociale et environnementale principalement basées en Europe, fait partie des groupes qui ont critiqué le résultat du vote. Ils ont fait écho aux commentaires du Réseau Action Climat Europe, qui a déclaré dans un communiqué que "classer le gaz fossile et l'énergie nucléaire comme “verts” est une catastrophe climatique qui alimente les violations des droits de l'homme, car cela va augmenter la demande de gaz et d'uranium." L'alliance européenne Laudato Si' a également critiqué la décision dans un tweet, affirmant qu'il s'agissait d'une "occasion manquée [...] de préserver l'intégrité de la taxonomie de l'UE et la crédibilité du Green Deal de l'UE."
5Deux universitaires ukrainiens critiquent la naïveté de l’entourage du Pape vis-à-vis de la Russie
Deux professeurs de l’Université catholique d’Ukraine proposent une longue réflexion critique au sujet d’un article publié par le père Antonio Spadaro dans La Civiltà Cattolica. Le journal des jésuites italiens, considéré comme un relais de la vision géopolitique du pape François et du Saint-Siège, est critiqué par ces intellectuels ukrainiens pour son approche trop nuancée de l’impérialisme russe, qui témoigne selon eux "d'une sensibilité insuffisante ou d'un manque d'information de la part de ceux qui, sur les collines du Vatican, prennent des décisions concernant la question ukrainienne". Il considèrent que la réflexion "subjective" du père Spadaro mène à des "conclusions erronées", et avertissent notamment sur le positionnement du métropolite Hilarion, que le père Spadaro présente comme un interlocuteur nuancé, alors qu’il est un propagandiste du "monde russe" et que certaines de ses interventions ont posé des jalons vers une légitimation spirituelle de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En rappelant que le Pape lui-même a reconnu que le fait "de ne pas offrir de résistance s’apparenterait à un suicide politique", les deux universitaires ukrainiens espèrent que la position du Vatican évoluera vers un soutien à l’Ukraine, et que les atermoiements des débuts, comme lors de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne en 1939, évolueront vers une meilleure identification de l’agresseur et de l’agressé.