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Radio SoVo, la radio faite par des handicapés mentaux

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Beata Dązbłaż - publié le 09/07/22
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RadioSoVo, une radio créée par des personnes âgées et des handicapés mentaux cartonne en Pologne.

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En Pologne, la Radio SoVo n’est pas une radio Internet comme les autres. Sa particularité : elle a été créée par des seniors et des personnes handicapées mentales. Aujourd’hui, elle compte 30 agences dans tout le pays, dont 15 sont dirigées par des seniors et les autres comptent des journalistes handicapées mentaux. 

Bien plus qu'une simple radio

"J'ai toujours été à la recherche de quelque chose de nouveau, tout en travaillant comme professeur de mathématiques, puis à l'Université du Troisième Âge. Lorsque la possibilité de  de participer au projet Radio SoVo s’est présentée à moi, j'étais très contente", raconte Urszula Barbara Struś de la Radio SoVo de l'Université du Troisième Âge à Nysa. La sexagénaire avoue n'avoir jamais eu peur des nouvelles technologies, bien au contraire.

"Radio SoVo a introduit quelque chose de nouveau dans ma vie. Je suis quelqu’un de sociable mais en même temps, j’ai toujours été réticente à l’idée d’approcher un étranger. Maintenant, ce n'est plus le cas, il y a beaucoup de gens fantastiques avec qui nous travaillons. Le temps passe et j’acquière de plus en plus de compétences. Nous essayons de rendre nos émissions professionnelles". Et les efforts des journalistes de Radio SoVo semblent porter leurs fruits. L’agence de Gniew, dirigée Ryszard (81 ans), a reçu en 2021 un prix de la maire pour les activités sociales. 

"Le plus important dans notre projet est que les groupes des personnes qui ont été jusqu'ici exclues, soit à cause de leur âge, soit à cause de leur handicap, puissent se sentir importantes, appréciées et agir comme des enseignants pour les autres, car le journaliste est un peu un "professeur", transmettant des connaissances sur le monde. Grâce à cela, ces personnes se sont sentent utiles", note Magdalena Janczewska, rédactrice en chef de Radio SoVo de la Fondation Pro-Cultura. Et d’ajouter : "Les journalistes de notre radio sont fiers d’avoir leur carte de presse. Ils ont développé de vrais instincts journalistiques !"

Chaque branche radio dans laquelle les journalistes sont des personnes handicapées mentales a son responsable. "Ce projet permet aux personnes en situation de handicap mental de faire tomber les barrières. Après deux ans de travail à la radio, elles sont plus sûres d'elles. Elles ont moins peur du contact avec les autres. Elles développent leurs compétences numériques en créant des programmes", raconte Dawid Klein, responsable de la branche radio de Tczew. Son équipe était l'une des rédactions présentes aux présélection du candidat polonais de l'Eurovision 2021. 

Transmettre des nouvelles positives 

"Nos interlocuteurs, notamment les artistes les plus connus, sont parfois surpris par les questions posées par nos journalistes. Elles sont différentes de celles qu’on leur pose habituellement. Une fois, lors d’une interview en coulisses, un journaliste a demandé à un artiste : "Qu'est-ce que vous aimiez manger quand vous étiez enfant ?". Une question surprenante mais qui prédispose à une conversation plus franche. Pour beaucoup de nos interlocuteurs, c'est le premier contact avec des personnes handicapées", explique Dawid Klein. Magdalena Janczewska, souligne pour sa part, que l'objectif du projet était dès le début d'éviter les questions politiques ou idéologiques à la radio. "Nous voulons transmettre des nouvelles positives". 

Le projet, financé par le programme opérationnel Digital Poland, devrait se terminer en septembre 2022, après deux ans de fonctionnement. On ne sait pas si Radio SoVo survivra, même si tous ceux qui ont fait l'expérience du travail journalistique l'apprécient beaucoup. "Maintenant, nous recherchons le financement pour permettre à la radio de continuer à fonctionner. Nous espérons réunir des fonds nécessaires, confie Magdalena Janczewska. Nos aînés et les personnes ayant une déficience intellectuelle se sont tout simplement épanouis dans ce projet. Et cela n'a pas de prix". Et même si le projet devait prendre fin, cela n’arrêtera pas ses journaliste. "Je continuerai à faire des émissions et à les mettre sur le web, quoi qu'il arrive", conclut Urszula Barbara Struś.

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