1Le livre du cardinal Sarah, un programme pour un conclave ?
Le vaticaniste Sandro Magister voit dans le nouveau livre du cardinal Robert Sarah une "réfutation nette de toutes les propositions actuelles de réforme du ‘système clérical’, du clergé marié aux femmes prêtres en passant par le gouvernement du peuple". Il prend par exemple le cas "des innovations d’apparence mineures et uniquement fonctionnelles qui se répandent déjà dans l’Église de Rome" : le fait de confier des rôles dirigeants à des personnes qui ne sont pas prêtres. Sandro Magister, citant le cardinal Sarah, explique que certes, des laïcs peuvent être plus compétents que des clercs et qu’il est alors nécessaire de leur confier les justes rôles. Mais "le gouvernement de l’Église n’est pas d’abord une compétence mais une présence, celle du Christ serviteur et pasteur. Voilà pourquoi la fonction de gouvernement ne pourra jamais être exercée dans l’Église par d’autres personnes que des ministres ordonnés". Sandro Magister, très critique du pontificat de François, perçoit dans les analyses du cardinal Sarah "un programme d’un nouveau pontificat". Un programme radicalement alternatif à celui entrepris par le Synode allemand.
2Rencontre avec le premier cardinal de Singapour
Dans quelques semaines, il sera le premier cardinal de Singapour, la grande ville-État du sud-est asiatique. Mgr William Goh témoigne dans un entretien accordé à Vatican News de la place importante qu’occupe le catholicisme (7%) et le christianisme (20%) dans son pays, soulignant la spécificité de cette population singapourienne, très éduquée et très exigeante vis-à-vis du clergé. "Ils veulent en savoir plus", dit-il, décrivant une communauté impliquée, discrète et respectueuse. Elle se rassemble dans des églises qu’il décrit comme "pleines à craquer" jusqu’à l’arrivée du Covid-19, au point que selon lui, si tous les catholiques singapouriens se rendaient à la messe, "il faudrait bâtir plus d’églises". Plus largement, les Asiatiques sont selon lui "très religieux" et voient "l’importance du sacré" dans leur vie. "La fois est très vive en Asie", insiste-t-il. Environ 80% des habitants de son pays ont la foi, ce qui a permis au gouvernement d’établir un modèle de coopération multireligieux afin de "préserver l’harmonie" entre les différentes religions. À Singapour, il existe notamment une loi sur le blasphème. "Nous ne nous combattons pas", se réjouit-il, assurant que la plupart des chefs religieux se connaissent et se soutiennent. En raison de sa grande richesse, le danger qui peut menacer la société singapourienne est la montée du matérialisme, même si Mgr Goh trouve que son peuple est avant tout en quête de sens. Si le collège des cardinaux se tourne vers l’Asie, l’évêque l’explique par la volonté du Pape d’atteindre les périphéries. Il déclare apprécier ses appels à la compassion "pour les personnes divorcées, pour les LGBTQ", signe selon lui que l’Église "est prête à devenir universelle".
3L'arrivée festive du cardinal Parolin au Soudan du Sud
Après quelques jours passés en République démocratique du Congo, le cardinal secrétaire d'État, Pietro Parolin, a atterri le 5 juin à Juba, capitale du Soudan du Sud, au milieu des acclamations, des danses et des chants. "Quel bel accueil", s'est-il exclamé en regardant par le hublot de l'avion, comme le rapporte le journaliste de Vatican News Salvatore Cernuzio, qui accompagne l'officiel du Vatican. Après la RDC, le cardinal Pietro Parolin se rend dans ce pays au nom du pape François, après que le pontife a dû reporter son voyage pour des raisons de santé. Le journaliste décrit l’accueil des femmes et des enfants de Juba portant des vêtements colorés, jouant du tambour et d'instruments de paille et tapant du pied avec des clochettes aux chevilles. Le cardinal a été salué par le nonce apostolique au Soudan du Sud, Mgr Hubertus Mathews Maria van Megen, ainsi que l'archevêque émérite de Khartoum, le cardinal Gabriel Zubeir Wako et divers évêques, dont Mgr Christian Carlassare de Rumbek, qui a été agressé en 2021. "C'est une grande joie pour moi d'être ici et d'être présent pendant quelques jours pour célébrer, prier, rencontrer les gens", surtout "au nom du Saint-Père, le pape François, qui vous porte toujours dans son cœur, et est préoccupé par la paix et la réconciliation au Soudan du Sud et suit les bons développements dans les relations", a assuré le cardinal.
4Un livre explique la signification du protocole au Vatican
Mgr Stefano Sanchirico, fonctionnaire des Archives apostoliques du Vatican, ancien cérémoniaire pontifical et ancien prélat de l'antichambre au sein de la Préfecture de la Maison pontificale, publie avec un vaticaniste un livre intitulé Linguaggi pontifici (“Langages pontificaux”, Editoriale Romani) qui offre un aperçu intéressant du protocole entourant le Pape. "Les gestes, les préséances accordées, les mouvements du cérémonial sont un langage structuré, précis, symbolique et donc complet. Derrière le cérémonial, il y a une histoire, qui est incontournable, et une logique, qui doit être comprise", indique l’article du Fatto quotidiano. La pérennité de l’institution repose en grande partie sur le protocole entourant les échanges avec le Pape, qui ne peuvent pas se réduire à une banale discussion entre amis. "Le Saint-Siège exprime une réalité particulière, dotée de souveraineté, de personnalité juridique internationale, mais caractérisée par une mission morale et religieuse universelle. Chaque détail doit donc être au service de la dimension religieuse, et l'image du Souverain Pontife, qui est le Vicaire du Christ sur terre, doit ressortir", insiste Mgr Sanchirico.
5Le handicap demande plus de considération au Synode
En Espagne, des associations regrettent que les personnes handicapées soient l'une des "lacunes" de la synthèse de la consultation nationale pour le Synode sur la synodalité. “La question des personnes handicapées n'a pas été mentionnée du tout, et une seule référence a été incluse après qu'ils aient ouvert la possibilité d'inclure des amendements au texte le 11 juin", déplore Xavier Pagés, directeur du Secrétariat pastoral pour les personnes handicapées à Barcelone. Pourtant, le logo officiel du Synode inclut une personne en fauteuil roulant, et plus d’une soixante de personnes sourdes ou porteuses de handicap ont participé aux réunions synodales de Barcelone, signale le média Alfa & Omega. Toutes ont souhaité que "les personnes handicapées soient prises en compte, comme une personne de plus, et qu'il y ait un véritable accueil de la part des communautés paroissiales”. Cela impliquerait par exemple que les barrières architecturales soient supprimées pour les personnes à motricité réduite, qu'il y ait un accompagnement pour les malvoyants, et qu'il y ait des prêtres, des bénévoles et des catéchistes formés au langage des signes. Des requêtes qui prennent d’autant plus de poids si l’on sait que 9,25% de la population espagnole - 4,35 millions de personnes - souffrent d'un handicap, quel qu’il soit.