Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
La nonciature apostolique en France a annoncé le 23 juin dans un communiqué une visite apostolique dans l’archidiocèse de Strasbourg à la demande du pape François. L’enquête, menée par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, débutera le 27 juin. Elle fait suite à la transmission par le Dicastère pour les évêques d’informations "relatives au gouvernement pastoral de l’archidiocèse de Strasbourg" et a pour but d’aider "l’Église particulière de Strasbourg à remplir sa mission de témoin du Christ Ressuscité".
Il existe plusieurs types de "visites" : pastorales, canoniques, apostoliques, destinées à encourager et vérifier la vie chrétienne des communautés dans l’Église catholique. Les visites canoniques sont des visites "ordinaires", faite par un pasteur à sa communauté "pour en vérifier la communion et la fin" (Directoire destiné aux évêques, Apostolorum Successores). Il s’agit de faire connaissance avec les laïcs et le clergé, de s’assurer du bon fonctionnement des structures et des moyens mis à disposition. Une institution déjà mise en œuvre par saint Paul, lorsqu’il se rendait auprès des premières communautés chrétiennes.
Parmi les visites canoniques, on distingue les visites pastorales, menées par un prêtre ou un évêque sur son territoire, et les visites canoniques (ce terme est conservé) au sein des communautés religieuses, lorsque les supérieurs ecclésiaux visitent un ordre ou un institut.
Une forme extraordinaire pour des problèmes graves
Aux côtés de ces visites "ordinaires", le Vatican peut demander une visite "extraordinaire", appelée visite apostolique, assurée par une autorité extérieure à la communauté. Cela arrive notamment lorsque Rome a reçu des plaintes pointant des problèmes de gouvernance, d’abus ou autres. C’est cette forme de visite qui concerne actuellement l’archidiocèse de Strasbourg.
Un visiteur apostolique est alors désigné pour une mission temporaire, en l’occurrence Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, assisté par Mgr Joël Mercier, secrétaire émérite du Dicastère pour le clergé. Le dicastère lui donne un décret, sorte de feuille de route indiquant les points précis auxquels il devra être attentif. Le visiteur a pour mission de rencontrer tous les membres concernés et de rédiger un rapport adressé à Rome dans lequel il proposera éventuellement des mesures disciplinaires.
A ce jour, le diocèse de Strasbourg n'a pas donné d'autres explications sur les raisons qui ont poussé le Pape à ordonner cette visite. Mgr Luc Ravel a publié jeudi après-midi un bref communiqué, dans lequel il assure accueillir "dans la foi et la confiance la décision du Saint-Père François". "Le Pape a le souci de l’Église catholique dans son ensemble, cette belle Épouse du Christ, et de chaque église particulière, c’est-à-dire de chaque diocèse. Cette attention bienveillante pour l’archidiocèse de Strasbourg manifeste ce souci et nul doute, en tous cas dans mon esprit, que notre magnifique église d’Alsace en ressorte paisible, dans cette paix qu’a promis le Seigneur Jésus et qui s’élabore grâce à son Esprit". En guise de conclusion, Mgr Ravel invite les fidèles d’Alsace "à accueillir cette visite dans ce "climat de la grâce", parfois déconcertant sur le moment mais toujours salutaire à la longue".
Ces derniers mois, le pape François a ordonné plusieurs visites apostoliques au sein des dicastères romains, dont l’une à la Congrégation pour le clergé, qui doit prendre fin cette semaine selon le journal La Croix. Par le passé, le pape Jean Paul II avait décidé d’envoyer des visiteurs apostoliques en Autriche dans un séminaire, après un scandale dénoncé par les médias, ainsi que dans le Patriarcat syro-catholique d’Antioche afin de concilier les différents points de vue du patriarcat et du synode des évêques de cette Église orientale. À Toulon, début juin, la visite menée par Mgr Aveline, archevêque de Marseille, à la demande du Saint-Siège qui s'interrogeait sur la valeur du discernement et de la formation au séminaire de la Castille, n'était pas une visite apostolique. Elle était qualifiée de "visite fraternelle".