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Comme bien des récits peuplant la Bible, l’origine de ce monstre dénommé Léviathan est, semble-t-il, à chercher dans la Phénicie antique. Il y est décrit comme un monstre associé au chaos primitif, un horrible serpent vivant dans la mer et objet de destruction pour tout ce qui est vivant. C’est lui, toujours selon cette source antique, qui avala probablement la lune et fut responsable des premières éclipses…
Apparaissant sous diverses formes, le Léviathan se trouve habituellement représenté – ainsi que nous venons de le souligner - comme un long serpent ou un énorme poisson dont l’immense gueule pouvait avaler des êtres humains tout entier. Cette créature effrayante peuplant les profondeurs de la mer pouvait ainsi ressembler et être représentée tour à tour à l’image d’un cachalot, d’un immense dragon, un terrifiant serpent, bien sûr, mais aussi être présenté comme un crocodile, un loup voire un ours…
Entre tentation et terreur
Cet animal terrible apparaît dans la Bible au livre de Job et se trouve décrit de manière négative, comme un être extrêmement maléfique :
Rapidement, le Léviathan sera ainsi synonyme du mal, un ennemi associé au diable et aux forces négatives. Se rapprocher de lui reviendra à être tenté au péril de sa vie, car le Léviathan tapi au fond des mers cherche toujours sa proie, une proie qu’il finira par engloutir entièrement.
Une force combattue
Le Léviathan associé à Satan représentera dès lors très tôt une force maléfique à combattre et que seule la volonté divine pourra vaincre :
Ce combat du bien contre le mal se prolongera longtemps dans la Bible jusqu’à son terme avec le livre final de l’Apocalypse relatant la lutte terrible contre la Bête.
Cet imaginaire biblique aura une longue destinée puisqu’il nourrira l’inspiration créatrice des plus grands artistes qui le représenteront tous de manière effrayante, bête peuplant les profondeurs des enfers jusqu’au Jugement dernier. Seul le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679) se saisira de la figure du Léviathan pour une image plus positive puisqu’il l’associe à la notion d’État que les hommes décident de choisir et qu’il personnifie, remède à la violence primitive des hommes.