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Tu seras un père, mon fils

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Christine Pellen - publié le 12/06/22
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Une étude vient de montrer l’importance du temps passé par un adolescent avec son père sur sa production de testostérone à l’âge adulte. Notamment lorsqu’il sera lui-même devenu père.

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Des chercheurs de l’Université Notre-Dame dans l’Indiana ont étudié l’influence des relations pères-fils sur la production de testostérone. En analysant les données recueillies pendant plus de 30 ans auprès de près de 1000 hommes aux Philippines, ils ont pu montrer que "l'adolescence est une période sensible au cours de laquelle les relations sociales influencent la production ultérieure d'hormones" (Medical Xpress, 01/06/2022). Plus précisément, les garçons qui ont pu bénéficier de la présence de leur père à l’adolescence, produisent moins de testostérone une fois devenus pères eux-mêmes. Ce qui influence leur façon d’occuper ce rôle. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

L’importance des relations familiales, y compris sur la santé

Par ailleurs, "chez l'homme, la testostérone est liée à la santé à long terme, notamment pour les maladies cardiovasculaires et la fonction immunitaire", explique Lee Gettler, professeur agrégé d'anthropologie à l'Université Notre-Dame et directeur de ces recherches. "Ces résultats nous montrent donc comment les expériences familiales avant l'âge adulte peuvent façonner la biologie future qui, à son tour, peut affecter le comportement et la santé à venir", résume-t-il.

L’équipe de Lee Gettler avait déjà montré que s’engager dans la parentalité entraînait une forte baisse du taux de testostérone des nouveaux pères. Des résultats qui ont aidé à comprendre comment le corps des nouveaux pères peut s'adapter biologiquement aux exigences de leur nouveau rôle : "Les hommes sont, dans une certaine mesure, câblés pour s'occuper de leurs enfants."

Rôle du père et physiologie masculine

Pourtant "les pères restent peu étudiés en ce qui concerne leur contribution à la santé et au bien-être général de leurs enfants", déplore Lee Gettler. Un avis partagé par le professeur René Écochard, professeur à l’Université Claude-Bernard (Lyon I) et auteur de Homme, femme, ce que nous disent les neurosciences (Artège). Cette étude "convaincante" rejoint l’ensemble des travaux qui montrent "la finesse de la physiologie masculine, si mal connue du grand public", estime-t-il. Comme dans toute étude observationnelle, il y a bien sûr des limites, rappelle le professeur Écochard. Dès lors "il sera important de voir si des résultats comparables sont retrouvés par d’autres équipes de recherche".

Pour aller plus loin : www.genethique.org

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