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"Ce message en route vers les peuples, nous l’appelons Église. De ce rejet du message qui le rendit sans patrie et le força à être en route, naquit la mission : elle naquit comme la nouvelle figure de la promesse. [...] La mission n’existe pas malgré la promesse, mais à cause de la promesse, comme son expression désarmée. [...] La marche de Dieu vers les peuples qui s’accomplit dans la mission, ne supprime pas la promesse de la marche des peuples vers le salut de Dieu, cette marche étant la grande lumière qui brille à nos yeux en venant de l’Ancien Testament ; elle ne fait que la confirmer. Car le salut du monde se trouve dans la main de Dieu, il vient de la promesse, non de la Loi. Mais il nous reste le devoir de nous placer avec humilité au service de la promesse, sans vouloir être plus que des serviteurs inutiles, qui ne font rien que ce qu’ils doivent (Lc 17,10)" (Joseph Ratzinger, Le Nouveau Peuple de Dieu, 1971). Ces mots du futur Benoît XVI devraient nous permettre de méditer, profondément.
La recherche du Christ en toute chose
Avec le lendemain de Pentecôte, le temps ordinaire de nos querelles liturgiques, doctrinales, disciplinaires etc., semble revenu... Comme les partis politiques, l’Église en France semble être elle aussi vouée à cet éparpillement "façon puzzle" chère à Audiard. N’en déplaise aux mamelouks qui aiment à charger sabre au clair pour couper toute tête qui dépasse, ce qui valide le croyant dans sa foi n’est ni le costume ni la langue, mais la recherche sincère du Christ en toute chose. N’en déplaise aux censeurs qui s’imaginent pouvoir éradiquer l’erreur comme si l’on pouvait supprimer le mal, le propre du catholicisme c’est la liberté. N’en déplaise enfin aux commentateurs qui nous ensevelissent sous leurs analyses souvent de pacotille, l’Église n’appartient à personne. Dieu lui-même choisit de ne pas en être le propriétaire mais plutôt l’inspirateur.
La bonté véritable n’est jamais niaise, et tant pis pour ceux qui la considèrent comme signe de faiblesse, c’est qu’il leur reste à lire les pages de l’Évangile.
Un message n’appartient pas à son émetteur, il lui est dû. Un message "en route vers les peuples" n’appartient pas plus à ceux auxquels il est destiné : il leur est adressé. D’autant que ces "peuples" ici évoqués ne sont ni dénombrables ni définissables. Ils sont l’humanité : une humanité aux milliards de visages, de langues, de mœurs, de cultures... Et sa fécondité, étrangement, ne se manifeste pas tant par ceux qui pourraient l’accueillir, mais par le rejet dont il est l’objet. Rejeté, il devient missionnaire : parce qu’il est méprisé, humilié, le voici revêtu d’une misère glorieuse. L’annonce du Christ est d’abord l’annonce d’un rejeton rejeté. Les apôtres, de Pierre à Marie-Madeleine, ne disent rien d’autre, et Paul de même : et nous qu’annonçons-nous ?
La bonté véritable
Et de quelle manière ? car s’il y a plusieurs demeures dans la maison du Père, il n’y a qu’une attitude possible pour la mission : la bonté, cette qualité morale qui porte à faire le bien. La bonté véritable n’est jamais niaise, et tant pis pour ceux qui la considèrent comme signe de faiblesse, c’est qu’il leur reste à lire les pages de l’Évangile. L’intérêt d’un message se manifeste aussi dans la manière dont il est scruté, décortiqué, analysé, repris, voire aussi manipulé, travesti. Comme il n’est propriété d’aucun, tous peuvent s’y livrer. Et peu s’en privent ! Il est normal alors que ceux qui le promeuvent, ce message, soient à leur tour observés avec soin : ce qu’ils disent, qu’en vivent-ils ?
Et puisque ce message vient à la rencontre des peuples en marche — chacun à sa manière parce que tous ont vu que s’est levé au loin une grande lumière et que tous veulent en découvrir de plus près l’éclat et la beauté — il ne peut les stopper dans leurs quêtes ni décourager leurs ardeurs. Il élargit leur chemin. Ce n’est qu’en acceptant d’être inutiles que nous sommes utiles pour la mission au cœur du monde. Celui qui se pense prophète et se rêve "définisseur" de Dieu épuise et stérilise ce qui est semé au cœur de tout homme. L’humilité est la marque de la bonté véritable.