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"C’est Magnifique !", le dernier film de Clovis Cornillac en salle ce mercredi 1er juin, se situe à mi-chemin entre la comédie et le conte et semble dédié "à ceux qui nous ont faits". Sa morale, assez fleur bleue, se résumerait ainsi : peu importe d’où l’on vient, l’important est ce que l’on devient. C’est dans la réponse à cette dernière sentence que le réalisateur nous surprend. Film autour de la famille oblige, sa femme (Lilou Fogli) et ses parents (Myriam Boyer et Roger Cornillac) y tiennent tous trois un rôle. Le réalisateur tient le rôle principal, celui de Pierre Feuillebois qui a toujours vécu en montagne avec ses parents, et est donc plutôt inadapté au monde, voire simplet. Entre naïveté et candeur, Clovis Cornillac frôle parfois l’ennui à force de faire évoluer son personnage dans une histoire qui manque parfois de tenue. Le thème est en tout cas traité de manière originale, et rappelle, en partie, de manière toutefois édulcorée, les univers de Jean-Pierre Jeunet et de Bruno Podalydès.
Chercher ses origines… et y laisser des plumes
Nous sommes sur un beau plateau montagnard, en plein été, quand Pierre Feuillebois devient orphelin — ses parents sont écrasés par un arbre. En plus d’un chèque important, il se retrouve doté d’une maison à Lyon, où il part s’installer, sans connaître la ville. Et d’apprendre qu’il avait été adopté. La seule chose qu’il sache faire est de cultiver des fleurs rares, en vue de fabriquer du miel de qualité. Toujours muni d’un air impassible et innocent, Clovis Cornillac ne quitte pas ses vêtements — pantalon, chemise et veste de toile bleue — même pour dormir. Est-il resté bloqué en enfance ou est-ce pour souligner le caractère purement symbolique du personnage? Reste que ce détail ajoute en épithètes malheureuses le concernant. Il fait vite connaissance avec Daria, — interprété par Gilles Privat, ancien pensionnaire de la Comédie Française, qui sauve le jeu des autres par le sien, fameux — homme travesti qui sauve la mise à l’homme perdu des montagnes, avec son amie Leslie.
Esseulé dans la maison surannée de ses parents, Pierre découvre la télévision et l’émission « Question pour un champion ». Occasion, quoiqu’un un peu lourde à l’écran et dont on aurait pu se passer, pour lui de commencer à se poser les bonnes questions. Son périple commence à la recherche de son identité, lequel lui fait croiser la route d’Anna (Alice Pol, qui force souvent trop le trait), mère célibataire vivant dans un van. C’est grâce à elle — et à sa présence d’esprit — que Pierre se met en quête de sa véritable mère, à partir du nom de famille Fontaine. C’est là, bientôt, où intervient le "ce que l’on devient", puisqu’il change d’apparence en fonction des nouvelles plus ou moins heureuses sur sa mère et ses origines. C’est d’ailleurs la bonne idée de ce scénario. Et l’on rit à certaines trouvailles de dialogues ou de situations. L’histoire se complique évidemment et il termine au commissariat, après avoir emmené en balade sa mère potentielle, alors résidente en Ehpad, dont la fille est mariée à un policier au caractère infâme.
Si l’intention de Clovis Cornillac pour ce film peut toucher, certaines lourdeurs, en plus de quelques erreurs de caméra ou de montage, affaiblissent la force de cette comédie qui commençait pourtant bien. Le duo Daria-Leslie, pourtant rare, convainc plus que tous les autres. Le réalisateur a en tout cas rendu un bel hommage aux mères, et aux parents en général, notamment en faisant jouer les siens dans ce film.