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Les évêques de Terre sainte condamnent les violences de la police israélienne

Shireen Abu Akleh funérailles hôpital Saint Joseph
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Valdemar de Vaux - publié le 17/05/22
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Dans un communiqué diffusé lundi 16 mai, les évêques de Terre sainte réagissent aux tensions qui ont émaillé le cortège funéraire de la journaliste Shireen Abu Akleh, morte le 11 mai. Ils rappellent en particulier l’importance de la liberté religieuse. Explications.

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Le 13 mai, une foule nombreuse de Palestiniens est rassemblée à l’hôpital Saint-Joseph de Jérusalem. C’est de cet établissement, fondé par les sœurs françaises de Saint-Joseph de l’Apparition, que le convoi funèbre de Shireen Abu Akleh doit partir pour rejoindre, dans la Vieille ville, le patriarcat grec-melkite (une Eglise orientale catholique) où aura lieu la messe de funérailles de cette chrétienne.

Si ses compatriotes sont si nombreux à vouloir entourer Shireen Abu Akleh, c’est que cette reporter de la chaîne d’information Al-Jazeera depuis 25 ans est devenue le symbole d’un peuple qui cherche sa liberté sans se résigner. C’est aussi parce que sa mort est, aux yeux de beaucoup, le symbole d’une dérive violente de la part d’Israël dans les territoires occupés. Si une enquête a été demandée par l’ONU, Israël et l’Autorité palestinienne s’accusent mutuellement d’être à l’origine des tirs sous lesquels la journaliste est tombée alors qu’elle couvrait des heurts avec de jeunes Palestiniens à Jénine, dans le nord du pays.

Alors que le cercueil est porté par plusieurs hommes et s’apprête à sortir, la foule qui agite des drapeaux palestiniens subit une charge de la police israélienne pour les disperser à l’intérieur même de l’établissement. C’est là que, selon les autorités ecclésiastiques, le bât blesse : "en faisant irruption dans un institut de santé chrétien, la police a manqué de respect à l'Eglise". Sans compter le respect de la dignité de la défunte. Le patriarche latin, monseigneur Pizzaballa a aussi parlé lundi de "l'invasion de la police israélienne et son usage disproportionné de la force". Le communiqué fait même état d’usage de matraques, de balles en caoutchouc et de grenades fumigènes pour disperser la foule.

En faisant irruption dans un institut de santé chrétien, la police a manqué de respect à l'Eglise.

La réaction des évêques n’est pas isolée. Le ministre français des Affaires étrangères a ainsi écrit sur Twitter : "Je suis profondément choqué et consterné face aux violences inacceptables qui ont empêché le cortège funéraire de Madame Shireen Abu Akleh de se dérouler dans la paix et la dignité." Par ailleurs, une enquête a été lancée par la police israélienne, bien qu’elle ait expliqué que les policiers avaient été "poussés à recourir à la force face à des émeutiers".

Plus encore, le texte publié par les évêques de Terre sainte, catholiques ou non, est dans la suite de plusieurs textes communs publiés ces derniers mois pour faire face à la pression qui s'accroît sur les chrétiens en Israël, notamment la pression de l’Etat sur les propriétaires arabes de Jérusalem. Les chefs des Eglises veulent pourtant maintenir leur présence, les chrétiens faisant figures de pont entre les majorités juive et musulmane. Cette vocation est rappelée dans le communiqué : "L'hôpital Saint-Joseph a toujours été fier d'être un lieu de rencontre et de guérison pour tous, sans accorder d'importance à une quelconque appartenance religieuse ou culturelle. Il entend continuer à l'être."

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