1Le cardinal Grech, un papabile venu de Malte
Alors que la santé du pape François fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois, les spéculations vont bon train sur ses potentiels successeurs en cas de démission. Parmi eux : le cardinal Mario Grech. Déjà la presse parle d’une bataille entre conservateurs et libéraux. Les premiers porteraient les candidatures du cardinal hongrois Peter Erdo, du cardinal néerlandais Wim Eijk et du cardinal canadien Marc Ouellet. Mais aussi : le Maltais Mario Grech, qui avait une réputation conservatrice mais est devenu pro-François. À 65 ans, le secrétaire général du synode des évêques est devenu cardinal après avoir soutenu l'exhortation apostolique du pape Amoris Laetitia, expliquent des observateurs. En revanche, les libéraux soutiendraient le cardinal Pietro Parolin, l'actuel secrétaire d'État du Vatican, et le cardinal philippin Luis Tagle. Mais, avertissent des vaticanistes, aucun des deux camps n'a le soutien nécessaire pour obtenir la majorité des deux tiers requise pour faire élire un pape de leur choix lors du prochain conclave.
2Un évêque chilien exfiltré vers l’Espagne
Mgr Cristián Roncagliolo, vicaire général du diocèse de Santiago, la capitale du Chili, a quitté le pays pour se rendre en Espagne pour une période non spécifiée de "récupération de sa santé physique, psychologique et spirituelle", suite à des rapports d'accusations de conduite sexuelle inappropriée et d'abus de pouvoir contre le personnel de l'archidiocèse. La nouvelle de sa sortie a d'abord été rapportée par La Tercera, un journal chilien, qui a précisé que Mgr Roncagliolo fait face à des accusations de conduite sexuelle inappropriée ainsi que d'abus de pouvoir, explique Crux. Ana Maria Celis, présidente du Conseil pour la prévention des abus et l'accompagnement des victimes des évêques chiliens, a confirmé au journal chilien que certaines allégations avaient été reçues mais a déclaré que le Conseil avait rempli son devoir en les transmettant à Rome. Eneas Espinoza, porte-parole du Réseau chilien des survivants d'abus commis par des membres du clergé, a déclaré à Crux que, bien qu'ils aient également reçu des informations sur Roncagliolo, elles sont jusqu'à présent "partielles", et qu'il préfère donc rester prudent. Suite à l'article de La Tercera, l'évêque qui a succédé à Roncaglio en tant que vicaire général a envoyé un mémo interne aux collaborateurs de l'archidiocèse, qui a ensuite été rendu public, disant que bien que l'archidiocèse ait reçu des plaintes pour mauvais traitements au travail et abus de pouvoir, il n'en avait reçu aucune pour inconduite sexuelle.
3François prépare la succession de l’archevêque de Buenos Aires
L’une des premières nominations épiscopales du pape François fut,dès le 28 mars 2013, celle de son successeur comme archevêque de Buenos Aires, Mgr Mario Aurelio Poli, créé cardinal l’année suivante. Mais désormais, les relations entre le pape argentin et celui qui fut son évêque auxiliaire de 2002 à 2008 se sont refroidies. En cause notamment, une gestion controversée de certains biens immobiliers du diocèse de la capitale argentine, au centre d’une enquête du Vatican car les procédures prévues par le Code de droit canonique sur les investissements diocésains n’auraient pas été respectées. Une prolongation de la mission du cardinal Poli au-delà de son 75e anniversaire, le 29 novembre prochain, semble peu probable. Mgr Victor Fernandez, ancien recteur de l’Université catholique d’Argentine, est un candidat sérieux du fait de sa proximité personnelle avec le pape François. Nommé archevêque de La Plata en 2018, le prélat de 59 ans a été chaleureusement reçu samedi par le pape au Vatican et semble se préparer à prendre de nouvelles responsabilités.
4Pourquoi les activistes pro-IVG s’en prennent-ils aux églises ?
Aux Etats-Unis, depuis plusieurs semaines maintenant, les spéculations vont bon train sur l’annulation par la Cour Suprême de l’arrêt Roe v. Wade. Cet arrêt permettait jusque là aux femmes d’avoir accès à l’avortement sans faire face à des lois trop contraignantes. Or, depuis que cet arrêt est remis en question, certains militants pro-avortement ont réagi en vandalisant des églises catholiques et en perturbant les messes. Carl R. Trueman explique dans First Things que cette profanation des églises ne vient pas d’une simple volonté de “perturber” mais bien de celle de “profaner le sacré". Pour lui, “le sexe et la conception créent une nouvelle vie et cela signifie qu'ils possèdent – ou devraient posséder – une mystérieuse aura du sacré”. Par conséquent, “attaquer un culte n'est pas simplement embêter les participants. C'est profaner le sacré. C'est mettre en acte ce que l'avortement lui-même représente.” Terminant sur une note amère, le professeur d’études bibliques s’inquiète du fait que la profanation semble être le défaut de notre culture et que, quand la majorité viendra à voir le bien commun “en termes purements profanes”, alors la liberté religieuse elle-même “finira par tomber”.
5Les mille vies de Charles de Foucauld
À l’occasion de la canonisation de Charles de Foucauld, Le Monde publie un long article sur les “mille vies” du nouveau saint, qui fut “héritier débauché, officier, explorateur, prêtre”. L’écrivaine Christiane Rancé souligne son parcours hors normes mais aussi les controverses qui l’entourent. Le jeune officier de Saint-Cyr, qui disait “dormir longtemps, manger beaucoup et penser peu”, était orphelin, fortuné et fort dissipé, explique l’article fouillé, donnant les détails de son enfance, de sa jeunesse et de son parcours intérieur. C’est en terre arabe, au Maroc, que l’appel du muezzin craque l’armure de son nihilisme. Il change de mœurs, ébranlé par la foi et l’abandon des musulmans. Radical cette fois dans le sens inverse, Charles de Foucauld “veut une pauvreté jusqu’à l’os”. Il choisit la vie ermite chez les Touaregs, mais “c’est lui-même” plus que les musulmans, que Charles de Foucauld achèvera de convertir. Il apprend “à laisser les autres entrer dans sa vie, à avoir l’humilité de recevoir”, et finalement, “l’ultime charité qui est la gratitude”. À rebours de la légende dorée de l’époque coloniale, Christiane Rancé parle des ambivalences d’un personnage complexe : ses préjugés paternalistes sur les “malheureux musulmans” ; et ses liens avec la conquête française du Sahara.