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Huit Françaises mères de prêtres rencontreront le pape François en marge de l’audience générale du mercredi 4 mai 2022, place Saint-Pierre. Une entrevue très attendue, qu’elles ont sollicitée avec pugnacité et qui couronne près de deux mois de marche de Paris à Rome, orientée vers un unique but : supplier le pape de lever les restrictions du motu proprio Traditionis custodes (16 juillet 2021) sur le rite tridentin.
Parties le 6 mars de Paris et arrivées à Rome le 30 avril, cinq mères ont parcouru 1.500 kilomètres, rejointes par d’autres sur des tronçons de route. Au total, 80 marcheuses ont participé à ce périple, soutenues par l’association la Voie romaine qui s’est créée derrière elles et par des catholiques de divers coins de la planète partageant leur requête que le rite pré-conciliaire en latin soit "librement célébré partout dans le monde".
Étendre la dispense accordée à la Fraternité Saint Pierre
Près de 3.000 lettres envoyées de France, mais aussi du continent européen, d’Amérique du Sud, d’Inde, des États-Unis, ont été transportées en charrette durant tout le pèlerinage. Elles devraient être remises au pape demain. Adressées au successeur de Pierre, ces missives expriment "l’attachement" des fidèles à ce rite tridentin et leur "incompréhension" devant le motu proprio, souligne Pauline Debay, engagée dans la Voie romaine.
Par cette initiative, la Voie romaine souhaite que l’exception accordée par le Pape à la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) le 11 février dernier soit étendue à tous : "Cette dispense est arrivée pendant la préparation de la marche, et nous nous sommes demandé si cela valait le coup de continuer", explique Pauline. "Mais la situation n’est pas du tout réglée pour les autres instituts, ni pour les prêtres diocésains qui restent soumis au bon vouloir de leur évêque."
Que le Pape entende la requête des mamans à la fin de l’audience générale de mercredi ; et que leur rencontre avec lui ait des conséquences concrètes.
Ce pèlerinage médiatisé a impliqué pendant des mois une équipe logistique de 17 bénévoles, chargée d’organiser les itinéraires et les bivouacs. Sur leur chemin, passant par de hauts lieux spirituels – Vézelay, Paray-le-Monial, Ars, la Sainte-Baume, Cotignac, Notre-Dame de Triors, Sainte-Madeleine du Barroux – les pèlerines ont été reçues chaque soir par des familles, communautés ou paroisses. "Nous avons été impressionnés par l’accueil des gens", confie Pauline, chargée du pôle administratif.
Samedi 30 avril, à leur arrivée dans la Ville éternelle, les mères pèlerines sont allées prier à la basilique Saint-Pierre, puis ont participé à une messe d’action de grâces à l’église de la Trinité des Pèlerins – tenue par la Fraternité Saint-Pierre. Le lendemain, dimanche 1er mai, elles ont prié un chapelet place Saint-Pierre aux deux intentions de la Voie romaine, que Pauline résume ainsi : "Que le Pape entende la requête des mamans à la fin de l’audience générale de mercredi ; et que leur rencontre avec lui ait des conséquences concrètes".
Une vingtaine de mères de prêtres devraient en effet saluer personnellement l’évêque de Rome au terme de cette audience générale. Elles lui remettront une lettre de supplication. "Ces mères ne font pas du tout de considérations intellectuelles ou théologiques", précise Pauline". "Elles y vont avec leur cœur de mamans de prêtres appelés à servir Dieu dans des instituts où le rite tridentin est célébré."
Une fausse image des communautés traditionnelles
"Ceux qui ont conseillé le Pape sur ce motu proprio se font une fausse image des communautés traditionnelles", estime encore Pauline. Le pape François avait notamment justifié la promulgation du motu proprio au nom de "l'unité de l'Église" : il s'agissait d'éviter que la différence liturgique ne cache un rejet de Vatican II. À rebours, les membres de la Voie romaine assurent que l’environnement de la messe tridentine est "sain", et qu’il "porte les âmes à Dieu".
Chargée d’ouvrir les lettres qui seront remises à l’attention du pape François, Pauline confie qu’elle en a eu parfois "les larmes aux yeux". "Les fidèles manifestent leur incompréhension et ne se reconnaissent pas dans le soupçon de manque de fidélité à l’Église qui était posé sur eux. Ils redisent leur respect filial et leur confiance dans l’Église", affirme-t-elle.
"Oh mon Saint-père, comme je vous promets que je ne me suis jamais sentie aussi proche de vous, de mon église romaine, depuis que j’entends des messes en latin", écrit ainsi une jeune fille de 18 ans, Camille, dans un plaidoyer vibrant : "Pitié pitié pitié pitié, je sais que je ne suis vraiment rien et ai en vérité bien peu d’importance. Mais je suis tombée amoureuse de l’Église et de Jésus-Hostie, grâce au rite Tridentin. […] Permettez-moi de continuer à cultiver en mon cœur ces désirs qui je pense sont de pieux désirs, et qui subsistent grâce à ma chère messe dite traditionnelle. [...] Mais je ne vous embêterais pas plus longtemps. Je vous aime et j'ai confiance en votre amour pour moi, votre fille, qui veut étendre ses ailes jusqu’au Christ."