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"Tu as commandé quoi en entrée ? Ah… si, si, c’est bon, mais franchement, tu vas pas aimer." "Demander leur avis aux collègues ? Essaie toujours, tu verras, on n’en sort jamais rien." "Racheter un fauteuil pour le salon ? Je ne demande que ça, mais vu qu’il sera sali en moins de deux, autant dépenser notre argent ailleurs." "Tu veux créer ton entreprise ? Toi ? À ton âge ? T’as pas peur ?" L’affaire est simple : quand ce ne sont pas les autres qui se chargent d’éteindre un par un les réverbères que nous tentons courageusement d’allumer sur notre route, eh bien, nous nous en chargeons tout bonnement nous-mêmes.
Cette petite voix qui se trompe
C'est une question de tempérament : certains diffusent leur enthousiasme partout où ils passent, d’autres inondent leur entourage d’un scepticisme propre à couper toutes les ailes qui dépassent. Et parfois, nous écoutons la petite voix intérieure qui nous conseille d'arrêter avant même d’avoir commencé. Une seule école : celle de la Résurrection.
Car Jésus ressuscité n’en finit pas de nous ressusciter nous aussi, du matin au soir.
En ce moment, nous accompagnons jusqu’aux jours de la Pentecôte celui qui s’est relevé d’entre les morts. La Résurrection du Christ est la première de toutes les résurrections de notre vie : parce que Jésus a fait surgir l’impossible, parce qu’il a connu la fin de tout lendemain et qu’il est revenu complètement à la vie, nous savons et nous croyons que la petite voix qui, en nous ou en dehors de nous, susurre « tout est foutu » se trompe. Celle qui nous dit « c’est trop tard » se trompe aussi. Celle qui nous dit « laisse tomber », celle qui nous dit « c’est très beau, mais pas pour toi » n’en finit pas de se tromper.
Sous les rayons du ressuscité
Car Jésus ressuscité n’en finit pas de nous ressusciter nous aussi, du matin au soir : tout ce que nous vivons comme découragements, abandon de postes, fin des haricots, est à déposer sous les rayons de sa résurrection. Il en fera autre chose, il ne se contentera pas de nous donner les moyens de continuer, il va réveiller tout ça, au point que nous peinerons à reconnaître nos anciennes idées, nos anciens projets ou nos vieux chagrins : les disciples eux-mêmes n’ont pas reconnu tout de suite leur Jésus sous les traits du Ressuscité.
Plaçons-nous encore et encore dans la lumière de Pâques, laissons-nous ressusciter nous aussi, laissons-nous faire par Celui qui rend la joie à tous ceux qui croyaient l’avoir perdue.
Alors, faut-il tourner le dos à tous les éteigneurs de réverbères ? Même pas ! Ils ont une qualité : ils voient ce qui peut faire capoter un projet, autant que ça serve… Le pessimisme s’enracinant parfois dans un fond de lucidité, les écouter permettra sûrement d’anticiper quelques obstacles. Plaçons-nous encore et encore dans la lumière de Pâques, laissons-nous ressusciter nous aussi, laissons-nous faire par Celui qui rend la joie à tous ceux qui croyaient l’avoir perdue.