separateurCreated with Sketch.

La Cène de Philippe de Champaigne, le tableau où l’étonnement saisit les apôtres

"La Cène" de Philippe de Champaigne.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Sophie Roubertie - published on 13/04/22
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Peinte pour le maître-autel de l'église de l'abbaye de Port-Royal-des-Champs vers 1652, puis transférée à Port-Royal de Paris, la Cène réalisée par Philippe de Champaigne, actuellement visible au Louvre, insiste sur l’étonnement des apôtres entendant les paroles du Christ lors de l’institution de l’Eucharistie.

Le décor est des plus simples, laissant toute la place à l’essentiel. La nappe aux beaux plis géométriques tranche sur un fond sombre, nappe d’un blanc qui n’est qu’apparent, juxtaposition de gris, de jaunes et de bleus pâles. L’aiguière rappelle le lavement des pieds précédant l’institution de l’Eucharistie. "Il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture." (Jn 13,5). Placée sur le devant de la scène, elle marque l’importance que le peintre veut donner au service des autres, en même temps que celle du sacrement, puisque le Seigneur lui-même les lie lors de son dernier repas, comme le rapporte l’évangéliste "Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres." (Jn 13, 14).

Notre regard ne peut qu’être attiré par la gestuelle des apôtres : tout en eux montre l’étonnement en entendant les paroles et en voyant ce que que Jésus vient d’accomplir. "Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi." (Lc 22, 19) Sous le coup de la surprise, Jean a un mouvement de retrait. Deux apôtres le montrent du doigt. La main sur le cœur, Pierre se penche vers le Christ, d’autres se tournent vers leurs compagnons. L’émotion est palpable, mais reste néanmoins contenue, les visages en sont la preuve, dont l’expression est plus retenu que celle des mains.

Alors que dans certains tableaux Judas semble regarder ailleurs, il ne détache pas ici son regard du Christ. La main sur la hanche en un geste désinvolte, il tient fermement une bourse, bourse contenant les trente pièces d’argent par lesquels il vient de vendre Jésus à ses bourreaux. Il est immédiatement reconnaissable à son vêtement jaune orangé, du jaune symbolisant bien souvent la trahison. Jésus le sait, et le dira : "Et cependant, voici que la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table" (Lc 22,21).

Au centre, Jésus est tout entier tourné vers le Père. Il vient de prononcer la bénédiction et donne aux hommes, pour toujours, le pain de Vie.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !