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Présidentielle : quel discernement avant le second tour ?

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Agnès Pinard Legry - publié le 10/04/22
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Le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen (RN) s’affronteront à nouveau au second tour de l’élection présidentielle dimanche 24 avril. Un temps donné pour relire les éclairages et critères de discernement proposés par l’Église catholique.

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Les Français ont tranché ce dimanche 10 avril en votant, au premier tour, d’après les premières estimations, à 27,8% pour le président sortant Emmanuel Macron et à 23,1% pour Marine Le Pen (LR). Viennent ensuite Jean-Luc Mélenchon (LFI) avec 22%, Éric Zemmour (Reconquête) avec 7,1% et Valérie Pécresse (LR) avec 4,8% des voix. Des résultats qui satisferont certains, qui en inquièteront d’autres et qui en laisseront encore d’autres dans l’indifférence ou le désarroi.

Il y a cinq ans, le 23 avril 2017, à l’issue d’un premier tour opposant déjà Emmanuel Macron à Marine Le Pen, la Conférence des évêques de France (CEF) avait diffusé un document intitulé L’Église rappelle son rôle et redit ses fondamentaux en se montrant très clair sur sept points fondamentaux dont le débat démocratique, le respect de la personne, l’impératif éducatif ou encore la préservation de l’environnement.

La peur est toujours mauvaise conseillère. C’est l’espérance qui ouvre le chemin des choix courageux et salutaires.

La CEF avait par ailleurs publié en janvier 2022 un livre intitulé L’Espérance ne déçoit pas. 60 pages, six chapitres et 27 paragraphes, c’est le format qu’ils ont choisi pour rappeler de grands principes directeurs qui guident les chrétiens : le respect inconditionnel de toute vie humaine, la promotion de la fraternité, la défense d’une écologie authentiquement intégrale. Chacun des chapitres se conclue par trois questions que chacun est invité à se poser.

Sur la question de la liberté, par exemple, les évêques rappellent que le débat sur la loi "confortant le respect des principes de la République" a mis en évidence une tentation : "celle de porter atteinte, par souci de la sécurité, à la liberté d’expression, d’association, d’éducation, voire de culte". "Il n’y aura pas d’égalité et de fraternité authentiques ni même de sécurité véritable et durable sans respect scrupuleux de la liberté des personnes", expliquent-ils. "En retour, la liberté ne peut pas tout se permettre et ignorer les exigences de la fraternité. »

Partageant leur inquiétude quant à un "risque de fracturation" de la société française qui est "divisée et habitée par des violences latentes", ils appellent à ne pas "se laisser enfermer dans l’amertume ou le découragement". "Nous traversons des temps rudes et périlleux. Les échéances qui approchent seront cruciales", concluent-ils. "Mais la peur est toujours mauvaise conseillère. C’est l’espérance qui ouvre le chemin des choix courageux et salutaires."

Des points d’attention éthiques

Dans les choix politiques, il existe un certain nombre de points d’attention éthiques moralement lourds et qui, en principe, sont l’objet d’un consensus chez tous les chrétiens. "Globalement ces critères sont le meilleur respect possible de la personne humaine, la recherche de la paix et tout ce qui la favorise, le respect de la liberté religieuse", détaillait encore Mgr Matthieu Rougé. "Viennent ensuite les points plus techniques comme l’économie, sur lesquelles il est très légitime qu’il existe une diversité d’approches. Certains peuvent légitimement être plus convaincus par le progrès économique et social dans une approche libérale ou d’autres une approche « redistributiviste ». Mais dans un cas comme dans l’autre, l’Église ne tranche pas entre les options économiques et n’a pas à le faire."

"Les élections, avec leurs jeux, leurs grimaces, la distance qu’elles créent entre élus et peuple et toutes leurs imperfections peuvent être décriées, c’est certain. Mais elles sont le lieu où nous pouvons dire, quand bien même notre vote est blanc ou nul, que nous nous sentons concernés par le bien commun, par la vie de la nation, par les décisions prises pour tous", déclarait déjà dans nos colonnes en juin 2021, peu avant les élections régionales et départementales, le père Pierre Vivarès. Curé de la paroisse Saint-Paul, à Paris. "Un chrétien ne peut se dispenser de ses devoirs nationaux comme il ne peut se dispenser de ses devoirs domestiques. C’est une question de cohérence et de vocation car le lieu et les temps dans lesquels nous sommes nés et vivons sont aussi une vocation reçue de Dieu."

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