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Lucie Noiret, religieuse d’origine française et fondatrice au XIXe siècle de la "Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus sous la protection de saint Joseph", est reconnue comme vénérable par un décret de la Congrégation pour les causes des saints dont le pape François a autorisé la publication ce 9 avril 2022. Ce même décret ouvre la porte à la prochaine canonisation d’un Salésien italien infirmier en Argentine, Artemide Zatti, à la béatification de deux martyrs italiens de la Seconde Guerre mondiale et reconnaît comme vénérables six autres serviteurs de Dieu.
Le pape François a reconnu les vertus héroïques de Lucie Noiret (1832-1899). Née à Chambéry, elle découvre sa vocation religieuse et intègre la Congrégation des Sœurs de la Charité de Sainte-Jeanne-Antine-Thouret à l’âge de 18 ans. Envoyée à Naples puis à Imola pour son noviciat, elle ne reviendra pas en France. Elle prononce ses vœux en 1856.
Vingt ans plus tard, sa congrégation rappelle la communauté d’Imola en 1873 mais Lucie décide de rester et fonde sa propre Congrégation avec quelques religieuses, les Servantes du Sacré-Cœur de Jésus sous la protection de saint Joseph” le 19 mars 1886. Elle meurt en 1899. Toute sa vie a été consacrée à des œuvres éducatives. Son travail d’ "éducatrice prudente" en a fait un "guide pour de nombreux jeunes", souligne la Congrégation pour les causes des saints.
Un nouveau saint d’Argentine
Le pape François a aussi reconnu un second miracle attribué à l’intercession d’Artemide Zatti (1880-1951), un laïc salésien connu en Argentine comme le "saint infirmier de la Patagonie". Une décision qui ouvre la voie à sa prochaine canonisation.
Né à Boretto (Italie) en 1880 dans une famille pauvre, il travaille dès ses neuf ans comme ouvrier agricole. En 1897, sa famille est contrainte à émigrer en Argentine et il s’installe dans le port de Bahia Blanca, à 650 km au sud de Buenos Aires. Fréquentant les Salésiens qui œuvrent dans cette ville, il décide de rejoindre la Congrégation mais contracte la tuberculose alors qu’il vient au secours d’un prêtre atteint par la maladie.
Il promet de consacrer sa vie aux malades s’il guérit, se rétablit et prend en charge une pharmacie rattachée à l’hôpital dans lequel il s’est remis. En 1911, il prononce ses vœux et se voue totalement aux malades en conjuguant étude de la médecine et vie spirituelle. Il fait bâtir un hôpital dans sa ville. Atteint d’un cancer, il meurt en 1951. Il avait été reconnu vénérable par Jean Paul II en 1997, puis– après la reconnaissance d’un premier miracle lié à son intercession – avait été béatifié en 2002.
Le second miracle reconnu par la Congrégation pour les causes des saints est une "guérison inexpliquée" survenue en 2016 aux Philippines. Un homme a été victime d’une "attaque ischémique cérébelleuse droite, compliquée d’une volumineuse lésion hémorragique" qui lui a presque été fatale. Son frère, un salésien se trouvant à Rome, a intercédé auprès du bienheureux Artemide Zatti pour sa guérison, ses prières coïncidant avec le rétablissement "presque immédiat et complet" du mourant.
Deux prêtres tués par les Allemands en 1943
Le pape François a aussi reconnu le martyre de deux prêtres piémontais, Giuseppe Bernardi (1897-1943) et Mario Ghibaudo (1920-1943), ouvrant la porte à leur prochaine béatification. Le premier, ancien recteur d’un orphelinat, était curé de la vile de Boves, le second, son vicaire. Alors que l’Italie vient de signer l’armistice, Giuseppe Bernardi sert de médiateur avec les Allemands, toujours présents dans le nord du pays, pour permettre la libération par la résistance italienne de deux soldats allemands capturés.
Le prêtre s’acquitte de sa tâche mais est capturé alors que sa ville est détruite par une expédition punitive des nazis. Il est emmené à l’écart, tué et son corps est brûlé par ses bourreaux. Aucun témoin n’assiste à la scène mais la découverte de son dentier permet d’authentifier sa dépouille.
Son vicaire est pour sa part dans le village lors de l’expédition punitive et tente de sauver les filles de l’orphelinat du village et d’autres citoyens. En donnant l’absolution sacramentelle à un homme touché par une mitrailleuse allemande, il est à son tour atteint par une rafale. Le soldat allemand l’achève d’un coup de poignard, puis s’acharne sur son corps à coups de crosse et de botte. La Congrégation note qu’ils sont morts en faisant leur devoir de prêtres. Les deux hommes étant identifiables en tant que prêtres, l’intention "anti-chrétienne" des bourreaux ne ferait pas de doute.
Six nouveaux vénérables
Le pape François a accepté la reconnaissance des vertus héroïques de Martín Fulgencio Elorza Legaristi (1899-1966), un prêtre passioniste basque qui a exercé la plus grande partie de son ministère à Moyobamba au Pérou. Administrateur apostolique de cette prélature à partir de 1953, il s’est illustré par son zèle missionnaire, son attention aux plus pauvres et a participé aux premières sessions du Concile Vatican II.
Il a aussi accepté de reconnaître les vertus héroïques de Francesco Costantino Mazzieri (1889 – 1983), un italien membre de l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels parti en missionnaire en Zambie en 1930, et qui fut le premier évêque de Ndola. Outre son intense activité missionnaire longue de près de 36 ans, il a aussi participé au Concile Vatican II.
François a aussi reconnu comme vénérable sœur Casimira Gruszczyńska (1848 – 1927), une religieuse polonaise fondatrice de la Congrégation des Sœurs des Affligés (franciscaines). Elle a dirigé un foyer pour instituteurs invalides et un pensionnat à Varsovie avant de diriger sa congrégation pendant 45 ans. Son immense travail auprès des sans-abri, des jeunes, des mères pauvres et des malades a été salué par le pape Pie XII en 1922.
Le chef de l’Église catholique a reconnu les vertus héroïques d’Aurora Calvo Hernández-Agero (1901 – 1933), une laïque espagnole décédée de maladie à l’âge de 31 ans. Orpheline à quatre ans, elle fait montre d’une grande foi pendant sa courte vie, rédigeant un journal sur sa vie intérieure et renonce à une vie religieuse pour se consacrer à ses proches.
Il a aussi reconnu celle de sœur Rozalia Celak (1901 – 1944), une religieuse clarisse polonaise qui a dévoué toute sa vie au soin des malades à Cracovie et de Maria Aristea Ceccarelli (1883 – 1971), une laïque italienne proche des Camilliens.