1L’évêque de Kiev aux soldats russes : "Je parle la même langue que vous, arrêtez !"
"Je viens du sud de l'Ukraine d'une famille russophone. Ce n'est pas en rasant les villes russophones que vous augmenterez l'amour pour la Russie, mais plutôt que vous le détruisez : pensez-y et arrêtez", a déclaré l'évêque catholique de Kiev de rite latin, Vitaliy Kryvytskyi, au site italien Quotidiano.net. Il s'est dit choqué de voir les images déchirantes en provenance de la ville ukrainienne de Boutcha après la retraite des troupes russes. "Ces atrocités ne peuvent rester impunies, nous avons besoin d'une commission internationale indépendante pour rendre justice", a déclaré Mgr Kryvytskyi. Il a également avoué que dans cette situation, il est de plus en plus difficile "de trouver des mots de consolation pour les familles et les amis des victimes innocentes." "Rien ne justifie cette haine envers le peuple ukrainien tout entier", a déclaré le prélat catholique.
2L’économie mondiale tend-elle vers une “démondialisation” ?
La Civiltà Cattolica, la revue des jésuites italiens, considérée comme fournissant certaines clés de lecture de la vision du pape François, publie une analyse approfondie des bouleversements économiques actuels, qui semblent ouvrir la voie vers une “démondialisation”. En effet, la pandémie de Covid-19 a ralenti le commerce avec l’Asie et met notamment en péril l’approvisionnement en semi-conducteurs. L'offensive russe en Ukraine, en plus de provoquer une flambée des prix de l’énergie, bouleverse le marché des céréales et déstabilise l’approvisionnement alimentaire des pays importateurs, parmi lesquels la Chine elle-même. “L’ordre mondial précédent est en train de sauter en l’air”, est-il indiqué, et aucune région du monde n’échappe à l’aggravation de la crise. Une régionalisation et une régulation des chaînes d’approvisionnement est nécessaire pour éviter une rupture. La doctrine sociale de l’Église n’est pas étrangère à ces débats: “Jean Paul II et Benoît XVI nous avaient déjà fait noter que la mondialisation sera ce que nous-mêmes en ferons, en exprimant un appel urgent à la gouverner”, rappelle Fernando de la Iglesia Viguiristi, l’économiste auteur de cet article, professeur à l’université Grégorienne de Rome.
3Lutte contre les abus sexuels : le pape encourage les évêques espagnols
“Il nous a encouragés à continuer sur cette voie d'écoute, d'accompagnement et de prise en charge des victimes qui sont au centre de tout”, a déclaré Juan José Omella, cardinal archevêque de Barcelone et président de la Conférence épiscopale espagnole, à l’issue de son audience avec le pape François. Il était accompagné des cardinaux Carlos Osoro (vice-président) et Luis Argüello (secrétaire général). Les trois prélats ont fait part au pape François de la manière dont le fléau des abus sexuels dans l’Église est désormais traité en Espagne. Un audit a été commandé à un cabinet d’avocat, “Cremades & Calvo Sotelo”, sur la crise des abus. Le pape se serait intéressé aux méthodes utilisées par le cabinet. “Il a écouté avec intérêt et a apporté sa contribution de manière positive", a révélé le cardinal Omella. L’archevêque de Barcelone a également évoqué un potentiel voyage du pape cet été en Espagne, indiquant que le pontife “continuait à y réfléchir et à méditer”.
4L'imbroglio du gouvernement libanais sur le voyage du Pape
Le 5 avril, un tweet du compte officiel de la présidence de la République libanaise a annoncé - par erreur - que le pape François se rendrait dans le pays du Cèdres en juin 2022. Pour Fady Noun, journaliste du média italien Asia News, cette erreur est "typique d" la manière propre aux Libanais de faire les choses de manière superficielle". La présidence de la République a été accusée d’avoir dérogé au protocole en diffusant des informations qui devaient rester confidentielles jusqu’à l'annonce officielle du Saint-Siège. Le chef de l'État et ses collaborateurs ont notamment été accusés d'avoir exploité cette annonce à de simples fins électorales, pour s'attribuer le mérite d'avoir obtenu du Saint-Père la concession d'une visite au Liban. Toutefois, le voyage ne semble pas compromis et le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a “rafistolé” l’erreur libanaise en affirmant que le voyage du pape restait une “hypothèse à l'étude”.
5Immeuble de Londres : ils sont souvent cités mais pas accusés
Depuis le lancement des interrogatoires, plusieurs noms de responsables non inculpés sont souvent revenus dans les divers témoignages. Parmi eux, celui du Substitut en personne et successeur du cardinal Angelo Becciu, Mgr Edgar Peña Parra, toujours en poste aujourd’hui. René Brülhart comme Mgr Mauro Carlino, interrogés ces derniers jours, ont rejeté toute responsabilité sur le prélat vénézuélien, Brülhart affirmant même que Peña Parra avait court-circuité une action légale contre Gianluigi Torzi afin d’éviter des retombées négatives en termes de réputation. Et ce, quitte à payer ce qui semble être une extorsion. L’autre nom qui revient régulièrement est celui de Mgr Alberto Perlasca, qui semble être un témoin clé de l’enquête menée par le promoteur de justice Alessandro Diddi. Une possible immunité pourrait lui avoir été garantie "en échange de sa coopération", estime le vaticaniste américain Ed Condon sur son site, The Pillar. Et enfin, plus ennuyeux, le rôle du pape François en personne a été maintes fois évoqué. Les accusés ont affirmé que le pape "savait tout de ce qu'ils faisaient et donnait son accord tacite". La question, note Ed Condon, est de connaître "la volonté de François de révéler les cas où il a pu être trompé par ses proches", condition sine qua non pour que les juges puissent faire leur travail mais qui risquerait de provoquer des “dommages imprévisibles” à la réputation du Saint-Siège.