1Joe Biden opère-t-il une récupération politique de Jean Paul II ?
La père Spadaro, influent directeur de la revue jésuite La Civilta Cattolica, met en garde dans la Stampa contre l’emploi de rhétorique religieuse à des fins politiques dans les temps actuels. Selon lui, l’emploi du célèbre « N’ayez pas peur ! » de Jean Paul II lors d’un discours prononcé à Varsovie dans lequel Joe Biden appelait à faire tomber le régime de Vladimir Poutine était très malvenue. Il note que le président américain a oublié de citer la suite du discours du pontife polonais : "Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ !". Demandant que les discours religieux ne soient pas transformés en discours politiques, le jésuite a affirmé que cette rhétorique employée par Joe Biden n’était pas chrétienne.
2Ce que l’Église gréco-catholique fait comprendre de Vladimir Poutine
En invitant S.B. Borys Gudziak, représentant de l’Église gréco-catholique ukrainienne aux États-Unis, l’université de Notre-Dame fait un geste de solidarité envers l’Ukraine envahie par la Russie. Le site d’information catholique Crux note que l’archevêque ukrainien pourrait permettre de comprendre ce que l’historienne de la Russie Jane Burbank, dans le New York Times, voit comme l’origine des ambitions de Vladimir Poutine : l’eurasianisme. Cette conception de la Russie, inspirée de l’Empire Mongol de Gengis Kahn, prévoit la recréation d’un Empire eurasien. Fondée sur l’idée d’une place spécifique de l’ethnie russe dans l’histoire et enseignée au plus haut niveau à Moscou, cette théorie pourrait laisser penser que Vladimir Poutine ne compte pas s’arrêter à l’Ukraine.
3Inde : quand la religion n’est plus liberté de croire mais foyer d’endoctrinement
Les débats concernant le voile musulman continuent en Inde, après que des étudiantes portant le hijab ont protesté contre leur école publique, qui leur a interdit de se couvrir le visage. Le père jésuite Myron J. Pereira, universitaire, journaliste et éditeur basé à Mumbai, donne son avis dans un article sur UCANews. Il souligne que "les filles en question souhaitent fièrement affirmer leur identité dans une société qui ‘s'hindouise’ rapidement" et où les minorités sont de plus en plus mises à l'écart. Cependant, il reconnaît également que la religion est souvent exploitée pour justifier de couvrir le corps féminin lorsque les hommes sentent que leur place est menacée dans la société. Ainsi, le Père Pereira se demande si ces débats concernent "le droit de la femme de choisir” ou “une question d'identité communautaire" ? "Alors que l'Inde s'éloigne lentement des valeurs constitutionnelles de laïcité, de démocratie et d'égalité devant la loi, ce qui se profile n'est pas la liberté mais l'asservissement aux valeurs archaïques et féodales. La religion est invoquée non pas comme la liberté de croire et de contester, mais comme le foyer de l'endoctrinement et de la rigidité", conclut-il.
4Les catholiques chinois luttent contre la pandémie qui fait rage
Deux ans plus tard, les mêmes titres, les mêmes images, les mêmes messages… Le coronavirus fait à nouveau rage dans le sud-est de la Chine. Cette fois, les catholiques sont passés en première ligne pour lutter contre une nouvelle épidémie. Outre la prévention par l’éducation aux gestes barrières, l’Église s’implique fortement dans l’assistance médicale. Des prêtres ont ainsi dirigé des équipes de bénévoles pour effectuer des tests médicaux et maintenir des centres d'isolement. Des religieuses se sont jointes à des centres de soutien. Et sur les réseaux sociaux, des jeunes catholiques continuent à diffuser des messages de sensibilisation à la santé.
5En Terre sainte, une application pour impliquer les jeunes dans le Synode
Le Patriarcat latin de Jérusalem a lancé officiellement l’application “Synod App” le 23 mars, afin de faciliter la prise de parole des fidèles catholiques dans le chemin synodal. "Quelle est l'Église de vos rêves ? Envoyez votre message au Pape François !", invite le logiciel avec lequel on peut enregistrer un message de 30 secondes et un petit texte. Une équipe locale étudiera ensuite les messages des fidèles d’ici l’été 2022. Avec cette plateforme, les Ordinaires catholiques de Terre Sainte espèrent toucher les jeunes générations qui se désintéressent du processus voulu par le pape sur deux ans (2021-2023). "Il faut convaincre les jeunes que l’Eglise a besoin de cette libération de la parole, que s’il y a quelque chose qui ne leur plait pas, ils peuvent initier un mouvement de changement", appuie le père Piotr Zelazko, vicaire patriarcal de la communauté catholique hébréophone, initiateur de l’application.