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Une soixantaine de personnes, dont une majorité de membres des forces de l’ordre, ont été blessées dimanche 13 mars à Bastia (Haute-Corse) lors d’un rassemblement en soutien à Yvan Colonna, dans le coma depuis son agression par un codétenu dans la prison d’Arles. La manifestation a tourné à l’affrontement pendant six heures entre manifestants et policiers. Pour tenter d'apaiser les tensions qui durent depuis le 2 mars et l'agression de celui qui a été condamné pour l'assassinat du préfet Érignac, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, se rendra sur place ce mercredi et jeudi.
Un "cycle de discussions"
Le "cycle de discussions" prévu lors de sa visite visera à "trouver les conditions d'une telle évolution de la Corse dans la République, ainsi que le prévoit la Constitution", a indiqué Gérald Darmanin, sans entrer dans les détails. Condamnant "fermement" les violences de ces derniers jours, le ministre appelle à un "retour au calme sans délai", "calme sans lequel aucun dialogue ne peut débuter".
Apaiser les tensions, c’est ce que l’Église, sur place, ne cesse de faire. Ce dimanche 13 mars à midi, toutes les cloches de Corse ont sonné leurs cloches "comme un appel à la paix, à l’unité et à la réconciliation". Assurant ne pas être indifférant "aux souffrances des Corses", Mgr François Bustillo, l’évêque d’Ajacccio, a rappelé que l’Église "rejetait les violences."
Le chemin qui va de la tentation fratricide à la fraternité est possible.
Dès le 7 mars il avait adressé un message concis et clair en trois points. Le drame d’abord de voir un homme "brutalement agressé" qui crée "de la colère, des tensions et l’incompréhension". La conviction ensuite que "l’esprit de vengeance et de violence engendre la barbarie". "Le chemin qui va de la tentation fratricide à la fraternité est possible", rappelle-t-il. "L’Église enseigne que sans justice point de paix et sans pardon point de justice". Le désir enfin, que "face à la crispation sociale nous croyons au devoir et au pouvoir du dialogue pour réparer la confiance et réconcilier les citoyens." Et de reprendre : "La voie de la force est mortifère, celle de la rencontre et du respect fortifie la liberté et la démocratie."