La procédure de canonisation des carmélites de Compiègnes va donc s’ouvrir par équipollence, c'est-à-dire sans qu’un miracle ne soit reconnu. "Cela ne signifie pas que nos 16 bienheureuses vont devenir saintes automatiquement, mais cela va permettre de poursuivre la procédure, grâce notamment aux témoignages que nous recevons du monde entier", explique à Aleteia, Mgr Jacques Benoit Gonnin, l’évêque de Beauvais.
Pour les seules vingt dernières années, plus de 600 témoignages de grâces obtenues provenant de 46 pays des cinq continents ont été recensés dans les archives.
Car s’il n’y a pas de miracle reconnu, que de témoignages ! Parce qu’il ne reste rien aujourd’hui du carmel de Compiègne, c’est au monastère de Jonquières, dans l’Oise, (où se trouve la statuette de la Vierge que chacune des martyres a embrassée en montant à l’échafaud), que les courriers et autres demandent arrivent "continuellement". "Pour les seules vingt dernières années, plus de 600 témoignages de grâces obtenues provenant de 46 pays des cinq continents ont été recensés dans les archives, avec un pic au moment du bicentenaire (1994), et 172 témoignages de possibles miracles, guérisons physiques, psychiques, spirituelles, psychologiques, réconciliation, …", indiquent ainsi les carmélites de Jonquières dans un communiqué, se réjouissant de la décision du pape François. Les religieuses ne comptent plus le nombre de demandes de reliques, d’images, de livrets, de prières qu’elles reçoivent également quotidiennement, du monde entier.
"Leur rayonnement à travers la vie sociale et culturelle française par la célébration d’une canonisation serait un témoignage fort pour notre pays et un magnifique signe de réconfort et d’espérance pour le monde", concluent les carmélites. "On peut intercéder auprès d’elles dans la perspective des prochaines élections, mais aussi pour la situation en Ukraine, pour qu’elles gardent nos cœurs dans la Paix alors que la violence est partout dans nos sociétés", ajoute Mgr Jacques Benoit Gonnin.
Guillotinées pour leur "attachement à la sainte religion"
Le message pour la Paix, qui résonne particulièrement aujourd’hui, les carmélites l’ont en effet incarné, dans une offrande communautaire qu’elles ont renouvelée chaque jour pendant deux ans. C’est en septembre 1792, en pleine Révolution Française, que la mère prieure du carmel de Compiègne propose à ses sœurs de faire un acte de consécration par lequel la communauté s'offre en sacrifice "pour que la paix soit rendue à l'Église et à l'État". Le désir de cet acte d’offrande lui est inspiré par le souvenir gardé dans cette communauté d’un songe prémonitoire qu’avait eu, un siècle auparavant, une sœur de la communauté de Compiègne. Cette religieuse y avait vu toutes les sœurs de son monastère dans la gloire du Ciel, revêtues de leur manteau blanc et tenant la palme des martyrs à la main.
Et effectivement, deux ans après leur consécration au sacrifice, le 17 juillet 1794, les seize religieuses, incarcérées à Paris, sont condamnées à mort par le tribunal révolutionnaire pour "leur attachement à leur sainte religion". Le soir même, elles seront guillotinées place du Trône, en haine de la Foi et de l'Église, et leurs corps jetés dans la fosse commune du cimetière de Picpus à Paris.
Pratique
Pour montrer l’actualité de la réputation de sainteté et les signes qui entourent les carmélites martyres, vous pouvez signaler les éventuelles grâces obtenues par leur intercession en faisant parvenir ces éléments au carmel,
carmelitesdecompiegne@gmail.com