Un peu plus de 24 heures après le début de l’offensive russe en Ukraine, le pape François s’est déplacé à quelques centaines de mètres du Vatican, via della Conciliazione – la grande avenue qui mène à la place Saint-Pierre -, pour s’entretenir avec l’ambassadeur russe près le Saint-Siège Alexander Avdeev.
L’entretien avec le diplomate, ancien vice-ministre des Affaires étrangères russe, aurait duré un peu plus d’une demi-heure. On ignore à ce stade si le pape François a prévu de se rendre également à l’ambassade d’Ukraine près le Saint-Siège.
Un geste non-protocolaire
La veille de ce déplacement insolite, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a déclaré qu’il était "encore temps de négocier" malgré les "opérations militaires russes sur le territoire ukrainien".
Le geste non-protocolaire du pape François témoigne de l’acharnement du pontife argentin à restaurer la paix à l’Est de l’Europe. Habituellement, ce sont les ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège qui se rendent au Palais apostolique du Vatican.
Ce déplacement est d’autant plus symbolique que le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé le même jour que le pape François ne pourrait se rendre à Florence dimanche prochain en raison de ses douleurs au genou.
Comme il est triste que des peuples fiers d’être chrétiens voient les autres comme des ennemis et pensent à se faire la guerre.
Depuis le début de l’année, le chef de l’Église catholique a multiplié les appels pour une solution pacifique aux tensions dans cette région du monde. "Comme il est triste que des peuples fiers d’être chrétiens voient les autres comme des ennemis et pensent à se faire la guerre", déplorait-il lors du dernier Angélus dominical.
À l’occasion de la dernière audience générale, mercredi 23 février, la veille de l’offensive russe, le pape François a exprimé sa "grande douleur" pour la "détérioration de la situation en Ukraine". Il a décrété une Journée de jeûne pour la paix le 2 mars, jour du Mercredi des cendres, afin de répondre à "l’absurdité diabolique de la violence".