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Traditionis custodes : “Le décret du Pape est un soulagement”

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Le pape François entouré de l'abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la FSSP (à gauche) et de l'abbé Vincent Ribeton, Recteur du Séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad (à droite). 4 février 2022.

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Agnès Pinard Legry - publié le 21/02/22
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Le pape François a autorisé par un décret diffusé ce lundi 21 février la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) à utiliser les livres liturgiques préconciliaires. "Cela éclaire notre situation et met fin à une incertitude née du motu proprio Traditionis custodes", explique à Aleteia l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la Fraternité. Entretien.

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De l’inquiétude au soulagement. Après avoir rencontré début février deux responsables de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), le pape François vient de confirmer par décret l’autorisation pour les prêtres de la FSSP le droit d’utiliser les livres liturgiques en vigueur en 1962 et donc de célébrer la messe et tous les sacrements selon le rite tridentin. "Nous avons été désemparés après la publication du motu proprio Traditionis custodes cet été", explique à Aleteia l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France de la Fraternité. "Rencontrer le pape François puis recevoir ce décret est un réel soulagement et nous conforte dans notre mission". Entretien.

Aleteia : Comment s’est passé votre rencontre avec le pape François ?
Abbé Benoît Paul-Joseph :
J’ai écrit au Saint-Père le 28 décembre avec l’abbé Vincent Ribeton, recteur du séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad, afin de lui expliquer notre incompréhension et notre désarroi quant au motu proprio Traditionis custodes encadrant la messe tridentine publié cet été. Nous lui avons indiqué que nous nous tournions vers lui filialement et avec une entière confiance. Il nous a répondu le lendemain par courrier olographe, c’est-à-dire écrit de sa main, dans lequel il nous rassurait et nous invitait à le rencontrer afin de nous expliquer les tenants et les aboutissants du texte. L’audience privée a finalement eu lieu le 4 février et a duré 55 minutes. Elle s’est déroulée avec beaucoup de bienveillance et de compréhension mutuelle. Nous lui avons demandé s’il était possible d’avoir un écrit nous confirmant ce qui nous avait été dit lors de notre échange mais n’avions pas eu de retour précis. C’est finalement ce samedi, le 19 février, que nous avons reçu le décret autorisé par le pape François le 11 février. Et c’est un vrai soulagement !

Nous pouvons continuer à utiliser les outils liturgiques préconciliaires pour notre ministère habituel. Le Saint-Père nous conforte dans notre mission.

Qu’en retenez-vous ?
Le pape François a eu un ton très bienveillant, paternel. Il nous a tout de suite dit que le motu proprio n’était pas écrit à l’intention des instituts fondés spécifiquement pour la célébration de la liturgie ancienne, que nous conservions donc le droit qui nous avait été donné et que les dispositions générales de Traditionis custodes ne nous concernaient donc pas. La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre comme d’autres communautés Ecclesia Dei ont été précisément créées il y a une trentaine d’année pour l’utilisation des livres liturgiques anciens tout en restant attachées à la communauté ecclésiale. Nous pouvons donc continuer à utiliser les outils liturgiques préconciliaires pour notre ministère habituel. Le Saint-Père nous conforte dans notre mission.

Cela va-t-il changer beaucoup de choses pour vous ?
Depuis la publication du motu proprio en juillet, certains évêques estimaient qu’on devait changer un certain nombre de choses dans la manière dont les prêtres de la FSSP célébraient la messe notamment en abandonnant progressivement la messe préconciliaire. Notre fraternité a pourtant été créée pour célébrer cette liturgie et non une autre ce qui devenait très embarrassant pour nous. Avant même de recevoir le décret j’ai écrit aux évêques pour leur faire part de notre échange avec le Saint-Père et la confirmation de notre mission. Les quelque 80 prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre sont présents dans une soixantaine de maisons d’implantation réparties dans quarante diocèse. Je me devais de les informer de ce qui avait été dit afin de poursuivre ce pour quoi la fraternité a été fondée.

Après une réflexion de plusieurs mois la situation est apparue très clairement : si nous n’en appelons pas au Saint-Père, il n’y aura aucune voix d’amélioration et nous allons rester dans le trouble et l’inquiétude.

Faire directement appel au pape François était donc la bonne chose à faire ?
Comprenez bien que nous étions totalement désemparés après la publication de Traditionis custodes. Penser qu’il concerne la FSSP revient à mettre un terme à notre fraternité puisqu’elle a justement été fondée pour pouvoir continuer à célébrer avec les livres liturgiques en vigueur en 1962. Pour autant la FSSP reçoit ses missions des évêques et chacun l’a reçu très différemment. Si certains ont estimé que nous n’étions pas concernés, cela était moins clair pour d’autres. Après une réflexion de plusieurs mois, la situation est apparue très clairement : si nous n’en appelons pas au Saint-Père, il n’y aura aucune voix d’amélioration et nous allons rester dans le trouble et l’inquiétude. Ce qui est désormais tout l’inverse !

Dans le décret le pape François suggère que, dans la mesure du possible, les dispositions du motu proprio Traditionis custodes soient également prises en compte…
On ne peut pas faire comme si le motu proprio n’existait pas. S’il ne nous concerne que partiellement il nous concerne quand même : un article indique par exemple très clairement que les communautés Ecclesia Dei relèvent de la compétence de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique.

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