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Vidéo obscène tournée dans une église de Paris : le curé réagit

L'église Saint-Paul-Saint-Louis, à Paris.

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Pierre Vivarès - publié le 18/02/22
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Curé de l’église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris où a été tournée une vidéo provocante sans autorisation, le père Pierre Vivarès raconte les faits. Il explique les raisons pour lesquelles il a demandé la suppression des réseaux sociaux de la vidéo vue des millions de fois.

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De nombreuses personnes ont été à juste titre choquées par une vidéo tournée le 16 février dernier dans l’église parisienne Saint-Paul Saint-Louis dont je suis le curé, et qui a été publiée sur les réseaux sociaux (Tik-Tok, Instagram, Twitter…). Je vous raconte l’histoire. Le matin du 17 février, je me réveille et vois mon téléphone saturé de messages m’informant qu’une vidéo inutilement grossière et ridicule a été tournée la veille dans la chapelle du calvaire de Saint-Paul Saint-Louis. Elle montre deux jeunes gens, à peine majeurs je pense, en crop-top en train de twerker et de mimer des scènes suggestives.

Cette bêtise de gamin avait tout de même atteint 1 million de vues à midi si bien que le service de communication du diocèse me téléphone en fin de matinée pour savoir ce que l’on fait. Je les informe donc du mail envoyé le matin au jeune homme et le diocèse publie le communiqué ci-dessous dans l’après-midi :

Des réactions indignées

Ce jeune homme publie une autre vidéo, au cours de l’après-midi, dans laquelle il proclame qu’il ne s’excuse pas et ne voit pas ce qu’il a fait de mal ; en revanche il saisit des avocats en raison des messages de haine qu’il reçoit, en particulier sur Twitter. En effet, il y a des interventions particulièrement haineuses et c’est profondément regrettable. Mais il y a aussi et surtout plus de 60.000 commentaires sur sa vidéo, publiée essentiellement par des jeunes (chrétiens, athées, musulmans, juifs…) qui lui reprochent de manquer de respect, que c’est un scandale de faire cela dans une église, de choquer une communauté, de se servir de l’Église pour faire le buzz en le priant d’enlever sa publication. C’est plutôt rassurant de voir tous ces messages, souvent bien écrits et réfléchis, témoignant de la foi qui anime ces jeunes et/ou de leur volonté de ne blesser personne.

Il est heureux de voir l’immense majorité des réactions de cette même jeunesse, laquelle hypersensible à ce qu’on peut lui faire l’est tout autant de ce que l’on peut faire aux autres.

La paroisse reçoit aussi de son côté de nombreux messages dans la journée pour nous avertir de ladite publication : à minuit, TikTok bannit ce compte et donc cette vidéo qui avait atteint 6 millions de vues. Cependant, le jeune homme recrée plusieurs comptes dans la nuit du 17 au 18 février et la poste de nouveau. Nous en sommes là ce 18 février : un huissier a constaté la matérialité des faits et nous allons étudier la procédure judiciaire à suivre sur ce sujet avec les avocats du diocèse de Paris, le délai de 24 h étant écoulé.

Le respect du lieu

La question n’est pas ce que ce jeune homme fait mais où il le fait. Beaucoup croient qu’un lieu de culte, parce qu’il est ouvert au public dans la journée, est un lieu public où l’on peut faire ce que l’on veut. Aucun lieu en France est un espace de totale liberté sans aucune retenue : on ne peut pas se promener nu dans la rue par exemple, car ce serait une atteinte à la pudeur, on ne peut pas vendre ce que l’on veut où l’on veut car il y a des règles commerciales, dire ce que l’on veut sur qui on veut car la réputation doit être protégée et respectée. Toutes ces règles sont là pour permettre le respect des uns et des autres et la vie en communauté. Les réactions des jeunes ne portaient pas sur le fait qu’il fût habillé en crop-top en train de twerker mais sur le lieu où il le faisait.

Il est regrettable que des gamins veuillent à ce point exister médiatiquement et faire le buzz à tout prix, mais il est heureux de voir l’immense majorité des réactions de cette même jeunesse, laquelle hypersensible à ce qu’on peut lui faire l’est tout autant de ce que l’on peut faire aux autres. Cette histoire peut donner l’occasion de rappeler que dans un lieu de culte en France, de quelque religion qu’il soit, rien ne peut être organisé sans l’accord du responsable de ce lieu de culte.

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