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Né en 1920 et ordonné prêtre en 1943 pour le diocèse de Mercedes, Edoardo Pironio devint rapidement une figure remarquée au sein de l’Église catholique en Argentine. Au début des années 1960, alors qu’il exerce les mandats de recteur du séminaire métropolitain de Buenos Aires et de doyen de la Faculté de théologie de l’Université pontificale de la capitale argentine, Jean XXIII l’invite à participer comme expert au Concile Vatican II. Il devient en 1964 évêque auxiliaire de Mar del Plata, et participe donc aux deux dernières sessions de Vatican II comme père conciliaire.
De 1967 à 1972, sa fonction de secrétaire général du Conseil épiscopal latino-américain (Celam) le met au cœur des débats ecclésiaux intenses qui animent les années d’après-Concile. Il est à ce titre une cheville ouvrière de la rencontre de Medellìn, en 1968, durant laquelle l’Église latino-américaine, encouragée par Paul VI, s’engage dans “l’option préférentielle pour les pauvres”. En 1972, il devient évêque de Mar del Plata et président du Celam.
Une personnalité centrale
Proche de la théologie de la libération mais hostile aux lectures marxistes qui imprègnent une partie des recherches théologiques de l’époque, Mgr Pironio se trouve pris entre deux feux, menacé par des groupes d’extrême-droite comme par les guérillas d’extrême-gauche.
Dans l’Argentine chaotique du milieu des années 1970, alors que la présidence d’Isabel Peron est marquée par un délitement de l’autorité publique qui aboutira au coup d’État des généraux en 1976, les menaces se multiplient à son égard et l’un de ses proches amis, le père Carlos Mugica, est assassiné en 1974.
C’est donc, semble-t-il, pour l’exfiltrer et le protéger que Paul VI l’appelle au Vatican en 1975, comme pro-préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, puis préfet de plein droit avec sa création comme cardinal en 1976. Du fait de son aura en Amérique latine, il est considéré comme un sérieux “papabile” lors des deux conclaves de 1978.
Le lancement des JMJ
En 1984, Jean-Paul II le nomme président du Conseil pontifical pour les laïcs. Ce transfert est alors perçu comme une forme de rétrogradation, ce dicastère étant inférieur à sa précédente charge dans l’organigramme du Vatican. Mais son mandat sera marqué par le lancement des JMJ, dont il sera un organisateur enthousiaste, en bonne entente avec le pape polonais.
Sous son impulsion, la première édition se tient à Rome en 1985 et la deuxième en 1987 à Buenos Aires, capitale de son Argentine natale, qui venait alors de renouer avec la démocratie et de reprendre sa place dans la communauté internationale. Il reste en poste jusqu’au rassemblement historique de Manille en 1995, qui rassemble alors quatre millions de jeunes.
Deux ans après avoir quitté sa charge, il s’éteint le 5 février 1998 d’un cancer des os contre lequel il luttait depuis plusieurs années. Son procès en béatification a été ouvert en 2006 dans le diocèse de Rome, ville dans laquelle il est décédé.
Le pape François a exprimé à plusieurs reprises son affection personnelle pour son compatriote argentin, « l’ami de Dieu, de l’homme et de tous les hommes » « qui, quand on le rencontrait, te faisait sentir comme l’unique personne qui comptait », avait-il déclaré lors d’une commémoration en 2008.