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Alors que l’Iran traverse une crise économique grave, la gestation par autrui (GPA) devient « un business florissant » nous apprend Courrier International. Des femmes toujours plus nombreuses se résignent à « louer leur utérus » pour faire face au chômage et à la pauvreté. En Iran, le salaire d’un ouvrier est de 65 euros par mois. Pour une GPA, les tarifs se négocient entre 2.600 et 4.800 euros, dont le cinquième est à « rétrocéder » à un « courtier ». Le calcul est rapide, malgré les risques encourus.
Autre pays, mêmes histoires : en Inde, la crise du Covid a poussé des femmes diplômées mises au chômage à se tourner vers la GPA. « Les banques faisaient pression sur moi pour le prêt que j’avais pris. Ma famille en Inde du Nord dépend de moi. Je ne peux pas laisser passer une occasion de gagner de l’argent », témoignait en 2020 Neha dans Times in India. « Mon salaire régulier de près de 50.000 roupies a été réduit à quelques milliers de roupies en une nuit. »
Une logique commerciale
Quand certains essaient encore de croire à une GPA « éthique », les faits ne mentent pas. Ce sont bien les femmes pauvres qui portent des enfants pour les femmes riches. Une réalité que dénonce Céline Revel-Dumas, auteur de GPA, le grand bluff (Cerf) : « Lorsqu’il est évident, même éclatant, que la seule motivation des mères porteuses est financière — c’est le cas dans les pays tels que le Mexique et l’Ukraine où les niveaux de vie sont bas — la GPA est présentée comme une pratique qui relève du “gagnant-gagnant”. “Tu améliores mon existence en me donnant un enfant qui me manque — et moi je te donne de l’argent sans lequel tu ne peux pas bien vivre”. »
Mais « la logique du gagnant-gagnant typiquement américaine relève d’un logiciel de pensée commercial, qu’on ne peut décemment pas appliquer froidement à l’individu, pointe la journaliste, répondant aux questions de Gènéthique. Ni à l’enfant, ni à la femme. N’oublions jamais que nous ne faisons pas deux avec notre corps. Le vendre, c’est se vendre, et donc devenir objet dans le regard de l’autre. Faire de la grossesse et de l’arrivée au monde d’un enfant une opportunité pour des femmes précaires est inacceptable. Et présenter cette supercherie comme un nouvel humanitaire proposant un “travail social” aux femmes les plus pauvres, une indignité. »
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