1L'avortement applaudi
Les 13 secondes d'applaudissements au Parlement européen, suite à la proposition du président français Emmanuel Macron de considérer l'avortement comme un droit humain, devraient faire frémir, écrit Gianfranco Marcelli, journaliste à l’Avvenire, journal qui appartient aux évêques italiens. Dans son éditorial, Marcelli affirme que nulle part n’avait été encore permis de qualifier aussi solennellement la possibilité de mettre fin à une vie dans l'utérus. Si l’éditorialiste conclut qu’il y a sans doute peu de chances que cette proposition soit approuvée dans les mois à venir, il s'agit tout de même pour lui d'un signal "fort et clair" qui "risque de marquer un tournant dans la pensée commune" en Europe.
220 ans après les abus à Boston
20 ans après les révélations de l'enquête “Spotlight” du Boston Globe, qui a révélé des décennies d'abus sexuels sur des mineurs dans l’archidiocèse américain, un prêtre qui a entendu et soutenu de nombreuses victimes fait le point. Le père Roger Landry affirme que l’Église doit continuer à affronter cette partie sombre de son histoire. Il souligne aussi qu’elle a parcouru beaucoup de chemin depuis 2002 : "Si le 20e anniversaire n'est pas une cause de célébration, c'est une occasion de gratitude et d'engagement redoublé." Il souligne en outre que l'Église doit s'appuyer "sur ce que nous avons bien fait" et "corriger ce qui doit encore l'être."
3L'utilisation de l'arabe dans la liturgie
Le Patriarcat chaldéen, de l'Église catholique chaldéenne orientale, a publié une déclaration indiquant que l'utilisation de l'arabe dans sa liturgie n'est pas une trahison de la tradition, mais répond à la vocation missionnaire et aux besoins de l'époque actuelle. Traditionnellement, la liturgie de l'Église chaldéenne était célébrée en syriaque ou en chaldéen, deux langues qui comptent aujourd'hui très peu de locuteurs. Le patriarche actuel, le cardinal Louis Raphael Sako, ainsi que d'autres évêques chaldéens de premier plan, ont travaillé à une mise à jour de la liturgie ces dernières années, ce qui a conduit à la publication du missel en plusieurs langues, dont l'arabe. Certains membres de l'Église chaldéenne se sont opposés à cette traduction, mais le Patriarcat a déclaré qu'elle était nécessaire pour permettre à leurs rites d'être compris et d'atteindre même les publics non chrétiens qui pourraient être intéressés.
4France : le fonds d’indemnisation des victimes
Trois mois après l’annonce de sa création, où en est le fonds de dotation Selam, abondé par les évêques, diocèses et fidèles à destination des victimes ? Vatican News relève que le fonds de dotation, d’une part, a pris de l’ampleur, avec la récolte de 20 millions d’euros. Beaucoup ont donné, dont une part « non-négligeable » de victimes. Les diocèses mettent la main à la poche, chacun selon leurs ressources. Certains n’hésitent pas à faire quelques petits sacrifices, comme à Rouen où une collection d’art léguée au XXe siècle va être vendue pour permettre de participer. La démarche demande aussi de rassurer les fidèles, et de les inviter à participer. « C’est une dynamique à enclencher. Nous cherchons à contribuer utilement pour longtemps, en rassurant les fidèles sur le fait que la paroisse va continuer à fonctionner normalement et en laissant libre la participation », explique Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil.
5Traditionis custodes : ce que signifie vraiment l’herméneutique de la continuité
L’esprit du traditionalisme, affirme l’essayiste américain Paul Fahey, n’est pas une approche authentiquement catholique de la doctrine. Pointant du doigt ceux qui citent « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI pour critiquer le pape François et Traditionis custodes, il explique pourquoi il s’agit d’une mauvaise utilisation de l’expression, rappelant que le pontife émérite distinguait la continuité d’une « herméneutique de la discontinuité » selon laquelle « il faudrait suivre non pas les textes du Concile mais son esprit ». Celle-ci, selon l’essayiste, est devenue aujourd’hui une « herméneutique du traditionalisme » qui considère qu’on peut interpréter correctement les enseignements historiques de l’Église et voir où ils contredisent la Tradition. Une position, explique-t-il, qui tient du « relativisme subjectif » parce qu’elle place l’interprétation personnelle de l’histoire au-dessus de la vérité du Concile. Et dans cette perspective, regrette-t-il, elle « sape l’autorité du Magistère vivant » du pape François.