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C’est "dans un acte de foi consenti bien que l’âme meurtrie" que les moines cisterciens de l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges, située dans les Cévennes ardéchoises, ont décidé à l’unanimité de mettre un terme à leur vie communautaire. Une échéance fixée à septembre 2022, "date à laquelle se tiendra le Chapitre Général de l'Ordre des Cisterciens de la Stricte Observance", expliquent les moines dans une déclaration.
Fondée en 1852
La situation n’est en effet, pour les moins de dix moines qui restent, plus tenable. Ils proposaient jusqu’à cette année d’accueillir pèlerins et retraitants dans l’hôtellerie du monastère et les marcheurs – l’abbaye est située à proximité du chemin de Stevenson – dans la "Maison de Zachée". Mais les deux structures n’ouvriront pas leurs portes en 2022.
Fondée par l’abbaye d'Aiguebelle en 1852, la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges "demeure un lieu de bénédiction et nous devons rendre grâce, avant toutes considérations, pour le don que Dieu fait de lui en ce lieu depuis 170 ans, malgré nos faiblesses humaines", rappellent les moines dans leur déclaration. "A l'instar de Saint Charles de Foucauld qui gardera toujours Notre Dame des Neiges dans son cœur, quand bien même il devait vivre au loin, nous voudrions nous abandonner à l'entière volonté du Père qui fera de nous ce qui lui plaira."
Donner une suite honorable aux lieux sanctifiés par des générations de moines.
Ce lieu, intégralement ordonné à la contemplation, a accueilli plusieurs pensionnaires célèbres. L’écrivain écossais Robert Louis Stevenson d’abord qui y séjourna en septembre 1878 dans le cadre de sa randonnée qu’il racontera par la suite dans son livre Voyage avec un âne dans les Cévennes. C’est également ici que quelques années plus tard, le 26 janvier 1890, Charles de Foucauld y prendra l’habit sous le nom de frère Marie-Albéric. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Schuman vint se réfugier au monastère.
Les moines travaillent donc désormais à "donner une suite honorable aux lieux sanctifiés par des générations de moines, et une destination pour chacun d'entre nous", ont-ils annoncé. Réagissant à la nouvelle auprès de France bleu, Émile Louche, maire de Saint-Laurent-les-Bains, a indiqué regretter le départ des moines et souhaite que cette activité perdure. Il aimerait, ainsi que les habitants des communes avoisinantes attachées à la présence des moines, qu’une communauté religieuse puisse reprendre l’abbaye.