Dans un documentaire autobiographique sorti ce 5 janvier, Marine Barnérias, en lutte contre la sclérose en plaques, raconte la quête initiatique qu'elle a menée après la découverte de sa maladie. À travers la beauté de l’Asie et de l’Océanie, on découvre comment elle a choisi de vivre avec « Rosy », le surnom donné à sa maladie.
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Le 3 avril 2015, Marine perd soudainement la vue pendant quelques jours. Après des rendez-vous à l'hôpital, un médecin lui annonce qu’elle est atteinte d'une sclérose en plaques. Elle a 21 ans et, ce jour-là, le monde aurait pu s’écrouler. Mais remplie d'une envie de vie incroyable, Marine décide de partir découvrir le monde pour éprouver son corps autant que son âme et son esprit.
Cette aventure extraordinaire, qu’elle a filmé pendant neuf mois, l'appelle jusqu’en Mongolie, en Nouvelle-Zélande et en Birmanie. Là-bas, elle décide d'apprivoiser ce corps loin de tous les scénarii négatifs que lui annoncent les médecins. Entièrement filmé à l'aide de son smartphone, et soutenu par une musique composée par Matthieu Chedid, son film « Rosy » raconte ses combats contre la peur mais aussi le choix radical et courageux qu'elle a posé le jour où elle a décidé de s'abandonner, avec confiance, à la vie.
Faire de la vie une aventure
Des images captées à l’hôpital, dont l’atmosphère tranche avec la jeunesse de la réalisatrice, on passe très vite au cœur du voyage. Son objectif est double : se dépasser, car elle n’est pas aventurière dans l’âme, et vivre sans traitement pour mieux ressentir son corps. La force de Marine est de déjouer le plan de la sclérose en plaques, source de très nombreux handicaps en France, et de savourer avec urgence la vie qui lui reste.
Entre voix-off et propos face caméra, Marine nous plonge avec elle dans ce périple aux accents héroïques. La voir gravir les routes, camper, aller à la rencontre des populations locales au lieu de se recroqueviller contre sa vie chahutée par la maladie force l’admiration. C’est à la fois bouleversant et plein de vie. Mais à travers ces images, ses paroles, c’est aussi au spectateur qu’elle veut redonner de la force. Son expérience, elle l'avait déjà raconté dans un livre, Le voyage interdit qui a donné sens à ma vie (Flammarion) en 2017, mais on ne peut faire l’économie de l’image, de sa voix et de son énergie pour comprendre pleinement l'objectif de son voyage
"Et si la plus belle des rencontres était avec soi-même ?", nous interroge-t-elle, alors qu’elle parcourt des pays aux antipodes de la France, loin du connu et pourtant au plus près d’elle-même : « La Nouvelle-Zélande pour redécouvrir mon corps. Mieux le ressentir pour mieux le défendre. La Birmanie et la Mongolie, pour secouer mon esprit par la méditation, ma meilleure arme contre la maladie… ». Son voyage ne change rien à sa réalité, mais elle la sublime en changeant la manière d’entrer dans l’acceptation. Ses rencontres sont l’occasion d’entendre des phrases de sagesse, de soutien et de vérité. Des baumes pour apprendre à gérer l’incontrôlable — voire l’innommable, car on ne peut pas toujours formuler ses craintes. C’est aussi pour cette raison, sans doute, qu’elle est partie dans ces contrées lointaines, pour s’éloigner du monde trop cartésien, pour ressentir l’intensité de l’instant au lieu du poids angoissant des projections à venir. On la suit comme si on était là, nous aussi, pour se débarrasser d’un fardeau qui nous éloigne de la vie. C’est ça aussi la philosophie de « Rosy ».
Rosy, de et avec Marine Barnérias, 1h26, sortie le 5 janvier 2022.
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