Décrivant la réalité de la migration actuelle comme un "scandale social de l’humanité", le pape François a donné en contre-exemple, lors de l’audience générale du 29 décembre, le père nourricier du Christ pour avoir eu le courage d’affronter ses peurs.
À l’occasion de cette 43e et dernière audience générale de l’année, le chef de l’Église catholique a poursuivi sa catéchèse sur saint Joseph, qu’il a cette fois-ci décrit comme un "migrant persécuté et courageux". Il a pour cela rappelé l’épisode biblique de la fuite en Égypte pendant lequel la Sainte Famille échappe au "plan diabolique" du roi Hérode : le massacre des Saints Innocents.
Les "petits Hérode"
Le pontife a ensuite opposé le roi Hérode et Joseph comme "deux faces de l’humanité de toujours". D’un côté, le roi de Judée qui en vient à assassiner tous les nouveaux nés de son pays est "le symbole de tant de tyrans d’hier et d’aujourd’hui". Dénonçant ces personnes obsédées par le pouvoir pour qui "les gens ne comptent pas", il les a décrites comme des personnes vivant "aux crochets de leurs peurs" et qui cherchent à les vaincre en se comportant de manière "despotique".
Cette attitude n’est cependant pas exclusive aux tyrans, a mis en garde l’évêque de Rome, toute personne pouvant être de "petits Hérode" dans leur vie. C’est le sort de tous ceux qui cherchent à chasser leurs peurs avec le pouvoir, a assuré le pontife, "même s’il est seulement verbal ou fait de petits actes".
La leçon de courage de Joseph
À l’opposé, le pape François a loué le courage de saint Joseph, rappelant qu’en tant que "force d’âme", il s’agissait d’une des vertus cardinales du christianisme. Le charpentier "surmonte ses craintes compréhensibles" lors de son exil en Égypte et affronte toutes les difficultés qu’il rencontre, a-t-il assuré.
De plus, Joseph "réagit à la peur avec le courage de faire confiance à la Providence de Dieu", a souligné le pontife. Le charpentier se refuse à faire "ressortir le pire" comme Hérode par ce qu’il se sent menacé.
Le 266e pape a ensuite expliqué que le courage dont faisait preuve Joseph n’était pas "la vertu exclusive des héros" mais qu’il était nécessaire dans "la vie quotidienne de chaque personne". "On ne peut pas vivre sans courage", a-t-il martelé.
Une prière pour les migrants
Le pape François a enfin rappelé le sort de "tant de gens victimes des guerres qui veulent fuir de leur patrie" mais aussi de ceux qui la laisse "pour être libre et finissent pour beaucoup dans la mer". "Pensons à Jésus dans les bras de Joseph et Marie qui fuient, et voyons en lui chacun des migrants d’aujourd’hui", a-t-il insisté.
Le pape François a une nouvelle fois conclu sa catéchèse par une prière, l’adressant cette fois-ci en faveur de "tous les migrants, toutes les personnes persécutées et tous ceux qui sont victimes de circonstances adverses" :