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Le sort de l’Arménie s’invite dans la campagne présidentielle

Karabakh

Une vue des bombardements à Stepanakert, le 4 octobre 2020.

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Agnès Pinard Legry - published on 13/12/21
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Alors qu’Éric Zemmour s’est rendu en Arménie ce week-end et a appelé à défendre cette "terre chrétienne […] au milieu d’un océan islamique", le Haut-Karabakh, dont la situation demeure extrêmement instable, pourrait bien être l’un des thèmes de la campagne présidentielle.

L’Arménie va-t-elle être un enjeu de la campagne présidentielle ? C’est en tout cas le pays auquel Éric Zemmour a consacré son premier déplacement international (il y est du 11 au 14 décembre, ndlr). Il y sera suivi de près par Valérie Pécresse (LR) qui devrait s’y rendre avant Noël. Sur place dimanche 12 décembre, Éric Zemmour a rappelé que l’Arménie, "Nation chrétienne" se trouvait "au milieu d’un océan islamique". "C’est un pays au cœur de la guerre de civilisations", a-t-il affirmé, faisant référence au conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie d’Erdogan, pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh.

Ce qui est en jeu c’est clairement la poursuite du génocide.

Il y a un peu plus d’un an, dans la nuit du 9 au 10 novembre 2020, après près d’un mois et demi de conflit dans l’enclave du Haut-Karabakh, peuplée et défendue par les Arméniens, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé un accord de cessez-le-feu. Une situation qui, si elle fait beaucoup moins de bruit médiatique, demeure dramatique. Invité dans le cadre d’un colloque au Sénat sur l’Arménie, Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, n’a pas hésité a employé le terme de génocide. "Je suis parti là-bas (au Haut-Karabakh, ndlr) en pensant me retrouver dans le cadre d’un conflit, hélas fréquent sur la planète, d’une province qui veut faire sécession par rapport à un Etat central", a-t-il indiqué. "Je suis reparti en pensant que ce n’était pas du tout cela qui était en jeu. Ce qui est en jeu c’est clairement la poursuite du génocide."

"Les Arméniens ont perdu 5.000 jeunes militaires de la classe d’âge 18-25 ans, il y a plusieurs dizaines de milliers de blessés graves et le territoire qu’ils contrôlaient en Artsakh a été amputé de 75% environ", expliquait il y a quelques semaines à Aleteia Tigrane Yégavian, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et auteur de l’ouvrage Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire. "Ils doivent aujourd’hui s’habituer à cohabiter avec un voisin qui souhaite leur anéantissement." "L’histoire est le juste témoin de la réalité et de l’histoire de l’homme", expliquait de son côté à Aleteia Mgr Raphaël Bedros XXI Minassian, le nouveau patriarche des Arméniens catholiques, lors de son passage en France fin novembre. "Vous aurez toujours des gens qui essaieront de la falsifier mais nous devons témoigner sans cesse de ce qui se passe".

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