Dans l'avion qui le ramenait de Grèce à Rome, le 6 décembre, le pape François a répondu aux traditionnelles questions des journalistes. En toute liberté de ton sur la démission de Mgr Aupetit et à propos du rapport de la Ciase.
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"Petites caresses" et "massages", ou encore "danser le menuet" … Des mots surprenants ont résonné dans l’avion papal, lors de la conférence de presse qu’a donnée le pape François à son retour d’Athènes, le 6 décembre. Comme à la fin de chaque voyage international, après son périple de cinq jours à Chypre et en Grèce, le pontife s’est prêté à cet exercice, répondant en plein vol aux 77 journalistes présents de toutes nationalités.
Parmi les questions, l’une était à la fois redoutée par la communication vaticane, et attendue par les médias du monde : pourquoi, cinq jours plus tôt, le chef de l’Église catholique avait-il accepté la démission de Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris pris dans la tourmente après des révélations sur une supposée liaison avec une femme en 2012 ? "J’ai accepté la démission d’Aupetit non pas sur l’autel de la vérité, mais sur l’autel de l’hypocrisie", a déclaré l’évêque de Rome, avec une pointe d’irritation dans la voix.
Coutumier du genre, le jésuite a parlé librement, laissant entendre qu’il avait été contraint d’accepter la démission d’un pasteur dont la réputation désormais salie ne lui permettait plus de gouverner. Estimant que cette décision était une "injustice", il a souligné que le péché de Mgr Aupetit n’était pas "un des péchés les plus graves" mais que les "commérages" avaient eu raison de l’archevêque.
Durant le vol, le Pape a aussi émis quelques réserves au sujet du rapport de la Ciase sur les abus commis au sein de l’Église de France. Alors que sa rencontre avec les membres de la commission Sauvé prévue le 9 décembre a été annulée, il a confié qu’il ne l’avait pas lu et qu’il attendait l’éclairage des évêques de l’Hexagone à ce sujet, "ce mois-ci".
Par ailleurs, Prenant la défense de la souveraineté des États, le pontife argentin s’est élevé contre tout "gouvernement supranational" qui chercherait à dicter "un comportement économique, culturel et social aux autres pays". Un tacle qui visait notamment l’Union européenne, dont il venait de critiquer le rapport interne préconisant de supprimer l’usage de certains mots comme "Noël". "Dans l’histoire, beaucoup de dictatures ont essayé de faire cela […]. C’est un mode de laïcité édulcorée", a asséné le Pape. Qui a aussi plaidé pour le dialogue avec les "frères" orthodoxes, sans hésiter à demander "pardon" malgré "l’humiliation" de cette démarche.