Cette-fois, la donne n'est pas la même. L'audience privée accordée par le pape François vient se placer à la toute fin d'une séquence italienne censée célébrer la coopération entre la France et l'Italie avec la signature du Traité du Quirinal vendredi matin. Avant de reprendre son avion, Emmanuel Macron a toutefois tenu à faire un crochet par le Vatican pour retrouver le pape François. Sollicité par l'Elysée au début du mois pour obtenir une audience, le Saint-Siège a répondu par la positive, sans considérer comme étant un obstacle la proximité avec la prochaine élection présidentielle.
Au menu des discussions ?
Emmanuel Macron arrivera donc à 10h50 dans la cour Saint-Damase du Vatican, accompagné de trois ministres français - Bruno Lemaire, ministre de l'économie, Florence Parly, ministre des Armées, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères – et du Secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune. A 11h, le président retrouvera le pape François et s'entretiendra avec lui, en privé, dans la Bibliothèque du palais apostolique. Au menu des discussions ? « Les sujets de climat et biodiversité », souffle une source à l'Elysée, mais aussi la solidarité avec les pays en développement, avec notamment la question de la « vaccination » et de la « dette » des pays africains.
Emmanuel Macron, désireux de finaliser la préparation de la future présidence française de l'Union européenne, aura sans doute aussi à cœur d'entendre le pontife sur l'Europe, lui qui régulièrement appelle les dirigeants européens à refaire vivre le « rêve » des Pères fondateurs. « Ils auront l'occasion, comme ils l'avaient déjà fait en 2018, de dresser une sorte de bilan de l'état de l'Europe aujourd'hui, de l'état de sa démocratie, du respect de l'État de droit », explique encore la source élyséenne.
La situation des migrants
Le pape François ne manquera d'ailleurs pas d'évoquer la situation des migrants, glisse une source diplomatique à Rome. Moins de 48 heures après le drame survenu au large de Calais, le pontife devrait une nouvelle fois dire sa douleur devant ses 27 vies perdues. Sans doute répètera-t-il au dirigeant français que l'Europe possède selon lui les instruments pour « accueillir », « protéger », « promouvoir » et « intégrer » les migrants.
Enfin, près de deux mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, le sujet de la réception du rapport sera lui aussi au menu des discussions, tout comme il l'avait été lors de la récente audience du Premier ministre Jean Castex au Vatican. A l'Elysée, on assure qu'Emmanuel Macron fera savoir son entière détermination à suivre les suites qui seront apportées au rapport et à ses recommandations.