"La légitimation de l’assistance au suicide, voire du meurtre consenti, par principe, ne pose-t-elle pas des questions ou des contradictions à une communauté civilisée qui considère le défaut d’assistance comme un crime grave et qui est prête à lutter contre la peine de mort ?". Les mots de Mgr Vincenzo Paglia, à la tête de l’Académie pontificale pour la Vie, interpellent alors que le premier patient en Italie vient de recevoir l’autorisation pour un suicide assisté.
Une démarche rendue possible depuis 2019
Paralysé depuis onze ans à la suite d’un accident de voiture, cet homme a formulé une demande de suicide assisté comme l’Italie l’autorise par une décision de la Cour constitutionnelle datant de 2019. Elle a été analysée par un comité d’éthique après vérification par un groupe de médecins spécialistes que les conditions d’accès au suicide assisté étaient remplies.
"Les aveux douloureux de l’impuissance exceptionnelle à guérir et la reconnaissance du pouvoir normal de supprimer ne méritent-ils pas un langage plus digne pour indiquer le sérieux de notre serment de prendre soin de notre humanité souffrante ?", s’est encore interrogée l’Académie pontificale de la Vie. "Tout ce que nous pouvons exprimer est la demande de rendre normal le geste de notre suppression mutuelle ?".
D'autres voies possibles
D’autres voies sont possibles, rappelle encore l’Académie pontificale de la Vie. À commencer par assumer la responsabilité de la vie de l’ensemble des membres d’une société et, surtout, reconnaître la valeur de la vie elle-même. "Un accompagnement - comme dans les soins palliatifs - qui prend en compte l’ensemble des besoins personnels dans des circonstances aussi difficiles", est également crucial.