Les journées s’enchainent avec mille choses à faire, le travail, la maison, les devoirs, les lessives. Une ambiance de course contre la montre où toutes les tâches doivent être faites. Tic tac, tic tac, les heures de la soirée ont filé trop vite, vous êtes finalement allés vous coucher sachant que vous n’aviez pas fini tout ce que vous aviez mis sur votre fameuse to-do list. En vous couchant vous avez même rajouté deux, trois choses... Alors au réveil, le calme n’est pas au rendez-vous. Il vous manque des forces pour chausser vos tennis de marathonienne de la famille. Une vague de lassitude vous envahit. Que va être cette journée ? Une énième course contre la montre ?
La lassitude est bien là, présente, envahissante. Inutile de l’ignorer, au risque de rugir sur le premier bambin qui fera son apparition, aura besoin d’aide avec ses boutons, ne retrouvera pas son devoir à mettre dans son cartable ou voulait sa chemise bleue, ce matin, impérativement. La lassitude est là, et pourtant une mère sait bien que cette journée est aussi entre les mains du Seigneur. Comme celle d’hier qui avait été lourde et laborieuse, comme la précédente beaucoup plus joyeuse. Que souhaites-tu avec cette lassitude Seigneur ?
Le Seigneur dans sa grande tendresse envoie un ange à Elie : "Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : Lève-toi, et mange !"
Elie aussi, empli d’une vague de lassitude et de découragement, s’est allongé sous un arbre en demandant au Seigneur une pause. Plus qu’une pause d’ailleurs, il a demandé un repos définitif dans la mort :"Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie" (1 Rois 19,4).
Il semblait bien plus abattu, plus loin au fond du trou, que cette maman emplie de lassitude et pétrie de fatigue. Pourtant l’effet est le même, et cette maman soupire une nouvelle fois. Le Seigneur dans sa grande tendresse envoie un ange à Elie : "Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : Lève-toi, et mange !" (1 Rois 19,5).
Dieu le Père ne fait aucune réprimande à Elie, mais avec une grande compassion Il lui donne un compagnon pour l’aider à refaire ses forces. Il souhaite de même avec les mères de famille lasses et épuisées. Il a donné à chacune un compagnon de tous les jours, leur ange gardien qui attendait patiemment cette nuit, à côté d’elle, qu’elle ouvre les yeux de son sommeil. Cet ange, lui, contemplait Dieu le Père, le louait, en attendant de continuer sa mission en marchant au côté de sa protégée. Plutôt que de courir en avant et s’essouffler sous le soleil du désert, cette lassitude invite à ralentir le pas : quelles formes vont prendre le verre d’eau et le petit pain chaud que le Père donne pour aujourd’hui, grâce à son ange, pour refaire nos forces ? Alors il sera temps de reprendre une grande inspiration, expirer profondément et continuer la route sans réprimandes sur les épaules, mais en se laissant accueillir, aimer et aider, moins lasse sous les yeux fatigués.