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Après les évêques c’est au tour des congrégations religieuses d’annoncer de nouvelles mesures face aux abus sexuels commis dans l’Église. À l’issue de leur assemblée générale à Lourdes sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), a annoncé, vendredi 19 novembre, la création d’une commission de réparation pour les victimes d’abus sexuels commis dans l’Église. "Nous avons voté la création de la Commission indépendante de reconnaissance et de réparation (Cirr), par un vote unanime", a-t-elle déclaré.
Dix jours auparavant les évêques, également rassemblés à Lourdes, avaient annoncé la création d’une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr). Attention, les deux structures sont bien distinctes l’une de l’autre. La première mission de la Cirr sera de reconnaître la parole de la victime, de lui "donner foi". "C'est un acte de réparation", a expliqué sœur Margron.
Un fonds essentiellement alimenté par les institus masculins
Une fois la parole de la victime reconnue, si cette dernière le désire, la Ciir fera médiation (soit elle-même soit par d’autres médiateurs) avec l’institut religieux concerné, c’est-à-dire dont est issu l'agresseur de la victime, pour une éventuelle indemnisation financière. "Tout l’art de cette commission sera d’obtenir un consensus" entre les deux parties, a prévenu sœur Véronique.
La Corref a également voté la création d’un fonds subsidiaire de dotation "pour le moment alimenté à hauteur de 500.000 euros". Il sera utilisé dans le cas où l’institut religieux dont est issu l’agresseur n’existe plus ou s’il est insolvable. Le fonctionnement de cette commission (bureaux, secrétariat…) sera "assumé par les congrégations féminines" tandis que le fonds de dotation sera essentiellement "alimenté par les instituts masculins, qui paieront une cotisation par nombre de religieux en France".
Un portail commun
En avril 2021, la Corref avait déjà reconnu "la responsabilité collégiale et spirituelle de l’ensemble de la vie religieuse" dans les violences sexuelles commises dans l’Église. Un portail commun devrait être mis en place prochainement pour les victimes afin de les orienter plus facilement vers l’Inirr ou la Cirr en fonction de si leur agresseur était un prêtre ou diacre (donc dépendant d’un diocèse) ou un religieux (donc dépendant d’une congrégation).
Pour mémoire, le nombre de victimes mineures d’agressions sexuelles commises par des prêtres, diacres, religieux ou religieuses, s’établit à 216.000 sur la période allant de 1950 à 2020, selon le rapport de la Ciase publié le 5 octobre. En comptabilisant également les laïcs en mission dans l’Église (personnel des établissements d’enseignement ou internats catholiques, laïcs assurant le catéchisme, animateurs de mouvements catholiques de jeunesse…), le nombre estimé de victimes mineures s’établit à 330.000 sur l’ensemble de la période.