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La veuve de Sarepta dans le livre des Rois est une femme âgée. La vie semble avoir quitté son cœur. C’est comme s’il n’y avait plus d’espérance en elle : "Nous mangerons le pain puis nous mourrons" dit-elle au prophète Élie (R 17, 10-16). Elle n’a plus rien dans ses réserves, juste un peu de farine et un peu d’huile. Il lui reste son fils, qu’elle doit sans doute chérir plus que tout puisqu’il est sa seule richesse, mais quelques versets plus loin, ce fils atteint d’une maladie foudroyante, mourra. Dans ces conditions, il ne semble plus y avoir beaucoup de perspectives d’avenir.
Y-a-t-il encore une porte qui nous ouvre à l’espérance ?
En méditant cette scène biblique, je pensais à l’Église. Elle peut nous sembler parfois être comme cette vieille femme qui a perdu l’espérance. L’avenir semble si incertain. Le manque de prêtres mais aussi de laïcs formés et assumant des responsabilités rend l’animation des paroisses plus difficile. Les jeunes générations, pour diverses raisons, ont du mal à être rejointes par l’Église. Notre langage semble ne plus être compris et nos liturgies dépassées pour certains. Et depuis le rapport de la Ciase sur les abus, beaucoup d’entre nous sommes abattus, perdus, pris d’effroi devant ces révélations, nous demandant bien comment l’Église s’en sortira et si un chemin d’avenir est toujours possible. Cette scène biblique rejoint aussi nos propres vies. Les épreuves, les difficultés peuvent fait perdre l’espérance d’un lendemain meilleur, d’un bonheur possible pour nous. Nous sommes témoins autour de nous des souffrances subies par beaucoup et qui ont fragilisé leur vie. Dans le cœur de beaucoup il n’y a plus de joie, il n’y a plus d’espérance mais de l’amertume, de la rancœur ou de lassitude.
Ne doute pas de Dieu, de sa capacité à te venir en aide, à t’apporter ce dont tu as le plus besoin.
Revenons à la Parole de Dieu qui toujours nous éclaire particulièrement dans les moments plus ténébreux. Il y a déjà la parole du prophète Élie : "N’aie pas peur" dit-il à la veuve de Sarepta prise d’angoisse et de doute. "Ne te laisse pas enfermer par la situation dans laquelle tu te trouves. Ne te laisse pas envahir par ta peur, le découragement. Ne doute pas de Dieu, de sa capacité à te venir en aide, à t’apporter ce dont tu as le plus besoin." La veuve est invitée à faire confiance à Dieu dans ce moment si incertain tout en faisant ce qu’elle doit faire avec le peu qu’elle a pour nourrir et son fils et le prophète Élie. Et cela est fécond et salutaire. "La femme alla faire ce qu’Élie lui avait demandé et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils eurent à manger."
Mettre notre confiance en Dieu
Deux attitudes nous sont ainsi encouragées dans ces temps qui sont les nôtres. Tout d’abord mettre notre confiance en Dieu. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous le dit, le Christ s’est offert une fois pour toute. En donnant sa vie par amour, le Christ n’est pas resté cloué sur une croix, Il n’est pas resté enfermé dans le tombeau de l’épreuve, de la souffrance et de l’échec. Le don de lui-même par amour a été la porte qui a ouvert le ciel pour toujours. Le Christ est vivant, réellement présent au milieu de nous, mieux encore, en chacun de nous, voilà notre force. Nous ne sommes donc jamais seuls puisque le Christ est avec nous, et son Esprit habite nos cœurs. "Et si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?", s’interrogera saint Paul. C’est notre trésor. Ce ne sont pas les choses extérieures qui sont notre véritable richesse comme celles décrites au début de l’évangile — vêtements d’apparat, pouvoir humain, reconnaissance sociale (Mc 12, 38-44). Notre véritable trésor, c’est Jésus Christ, mort et ressuscité, vivant au milieu de nous. "Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, puisqu’il prend soin de vous", écrit saint Pierre (1 P 5, 7).
Tourner nos regards vers les petits
Jésus à la différence des disciples ne se laisse pas impressionner par ceux qui, dans le temple se faisaient remarquer et par leur apparence et par les dons importants déposés dans le tronc. Jésus lui ne détourne pas son regard de cette pauvre veuve déposant son obole. Elle aurait pu passer inaperçue, mais Jésus lui redonne une place importante. "Oui, le Seigneur défend les petits" (Ps 114, 6). J’entends un avertissement à ne pas nous laisser étourdir par les mondanités, le prestige, le pouvoir mais un encouragement à tourner nos regards, comme le Christ, vers les petits, les pauvres qui sont et seront toujours les préférés de Dieu.
Il s’agit d’entendre la clameur des pauvres, nous rappellent les évêques réunis à Lourdes. Souvenons-nous des paroles de saint Paul : "Ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est" (1 Co 1, 28). J’entends ainsi pour l’Église et pour nous-mêmes un appel à revenir à ce qui simple et modeste, à choisir, comme cette veuve de l’Évangile, avec humilité de donner ce peu que nous avons, ce peu que nous sommes en offrande pour nous frères et sœurs en humanité et ainsi répondre à leurs cris puisque "si un pauvre crie ; le Seigneur entend : : il le sauve de toutes ses angoisses." (Ps 33, 7).
Voilà frères et sœurs les deux attitudes que nous pouvons accueillir comme chemin d’espérance : revenir avec confiance vers Dieu de qui vient tout don parfait et revenir vers les plus fragiles et les plus petits pour les servir, d’une manière plus simple et plus dépouillée. C’est un travail de conversion nécessaire mais salutaire. "N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit."