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À Lourdes, le temps mémoriel et pénitentiel des évêques au son du glas

Temps mémoriel et pénitentiel vécu, Lourdes, 6 novembre 2021.

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Agnès Pinard Legry - publié le 06/11/21
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Après avoir reconnu la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les abus sexuels commis en son sein, les évêques de France ainsi qu’une centaine de prêtres, laïcs et religieux ont vécu, samedi 6 novembre, un temps mémoriel et pénitentiel à Lourdes. Un temps grave, lourd et essentiel.

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Sous un soleil froid d’automne, ce samedi 6 novembre au matin, les visages étaient graves dans le sanctuaire de Lourdes. Après avoir reconnu la veille la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les abus sexuels commis dans l’Église ainsi que la dimension systémique de ces violences, les évêques de France ainsi qu’une centaine de prêtres, laïcs et religieux se sont rassemblés afin de vivre un temps mémoriel et pénitentiel.

Dans les yeux de l’enfant se mêlent la souffrance de la violence subie, le déni de sa parole et une grande solitude.

"Ici, ensemble, rassemblés pour recevoir le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), nous voulons marquer ce lieu de Lourdes pour un premier témoignage visuel qui fera mémoire de tant de violences, de drames et d'agressions", a déclaré Hugues de Woillemont, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF). Une photo, prise par une victime, montrant une sculpture de tête d'enfant pleurant a été dévoilée. Scellée au mur de l’hémicycle dans lequel se réunit l'épiscopat pour son Assemblée plénière, elle préfigure la construction d'un "lieu de mémoire", décidée en mars par les évêques, mais dont les modalités n'ont pas encore été définies. "Dans les yeux de l’enfant se mêlent la souffrance de la violence subie, le déni de sa parole et une grande solitude", a indiqué le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort.

Au son du glas

Les évêques, qui n’étaient pas en habit à la demande express des victimes, ainsi que les personnes réunies ont ensuite traversé le Gave afin de se rendre sur le parvis de la basilique Notre-Dame du Rosaire pour une prière pénitentielle. Il ne s’agit pas d’une demande de pardon aux victimes mais d’implorer la pitié de Dieu pour la consolation des victimes et toute l’Église. Ce temps pénitentiel, rythmé par la sonnerie du glas de Lourdes, restera certainement comme l’un des moments les plus forts de l’Assemblée plénière.

"Ô Dieu, pardonne-nous de n’avoir pas compris que le pouvoir que tu nous donnes demande une exemplarité sans faille. Pardonne-nous d’avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal", a lu Mgr Éric de Moulins-Beaufort alors qu’il était agenouillé sur les marches de la basilique du Rosaire, au pied d’une grande croix rouge, simple et nue, dressée pour l’occasion.

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