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La “démission collective des évêques” est-elle envisageable ?

Lors du synode sur la famille, au Vatican, en 2015.

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Agnès Pinard Legry - publié le 12/10/21
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Après la remise du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église début octobre, trois personnalités ont lancé une pétition appelant à la "démission collective des évêques". Une demande jugée inutile par de nombreux catholiques.

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"Nous demandons comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice." Lundi 11 octobre, une semaine après la publication de l’accablant rapport sur les abus sexuels commis dans l’Église, la théologienne Anne Soupa, le cofondateur de l’association de victimes la parole libérée François Devaux et la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien Christine Pedotti ont lancé un appel à la démission des évêques. "Si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables", reprennent-ils. "C’est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes."

Une pétition signée par un peu plus de 3.000 personnes qui a trouvé un certain écho médiatique… mais finalement assez peu chez les catholiques. Et ce d'autant plus que l'initiative a peu de chance d'aboutir.

Nommés par le souverain pontife, successeur du premier des Apôtres, les évêques ne sont en effet responsables que devant lui. Seul un pape peut accepter la démission d’un évêque. Dans la très grande majorité des cas, cela se fait par courrier, au moment du 75e anniversaire du prélat. Il s’agit en effet de l’âge de retraite canonique, auquel les évêques sont tenus de présenter leur démission. Le chef de l’Église catholique est alors libre de l’accepter ou non. Seul le souverain pontife peut d’ailleurs "exiger" une renonciation collective, comme il l’avait fait avec les évêques chiliens en mai 2018.

Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising (Allemagne), avait présenté quant à lui sa démission au pape François fin mai 2021 pour endosser la responsabilité de la crise des abus en Allemagne. Le pape François, dont il est proche, l'a refusée quelques jours après. Reconnaissant que "toute l’Église est en crise", il avait ainsi insisté sur la nécessité pour "chaque évêque" d’assumer ce moment critique en se demandant ce qu’il peut faire face à cette "catastrophe". Il lui avait également rappelé que l’apôtre Pierre avait lui aussi présenté sa "démission" au Christ, mais s’était quand même vu confier la mission de mener le Peuple de Dieu.

Le rapport de la Ciase a été un choc pour l’Église de France, pour les prêtres et religieux comme pour les fidèles. Face à l’ampleur du phénomène, la commission a formulé une série de recommandations adressée à l’épiscopat. Des recommandations fortes qui n’incluent néanmoins pas une quelconque "démission collective".

Certains fidèles ont eux aussi décidé de faire bouger les lignes en lançant sur Twitter #MyChurchToo (#AussiMonEglise) afin de manifester la volonté de réforme des laïcs après la révélation de l’ampleur des abus sexuels commis au sein de l’Église. Parmi les demandes, certains ont expressément appelé les évêques "ayant couvert des actes pédocriminels ou ayant manqué de vigilance remettent leur charge" au Pape. Mais la différence est énorme entre la renonciation de certains évêques et celle de l’ensemble de l’épiscopat.

Les initiateurs de la pétition ont également suggéré au pape François de nommer comme "légat" sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Là encore, la réponse de cette dernière ne s’est pas faite attendre sur Twitter :

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