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Fatima, 1917. La Première Guerre mondiale bat son plein en Europe. Dans un coin bien reculé du centre du Portugal, la Vierge Marie apparaît à trois enfants pour leur confier des secrets et les appelle à prier pour la paix. Ils s’appellent Lucie, Jacinthe et Francisco. Ces deux derniers ont d’ailleurs été canonisés par le pape François le 13 mai 2017, et le procès en béatification de Lucie, devenue religieuse et morte le 13 février 2005, est actuellement en cours.
Lors des apparitions de Fatima, trois secrets ont été révélés par la Vierge à Lucie. Parmi eux, la tentative d’assassinat du pape Jean Paul II du 13 mai 1981. Ce film, qui sort une semaine avant l’anniversaire du Miracle du soleil, survenu le 13 octobre 1917, a le mérite de replacer l’histoire des apparitions dans son contexte historique et de décrire, avec fidélité, la réalité de vie difficile des bergers qui, à l’époque, étaient considérés comme des fous.
Car les révélations faites aux bergers vont toucher de nombreux croyants mais aussi attiser la colère de l’Église et du gouvernement. Comme tout phénomène inexplicable, les apparitions passent pour des affabulations d’enfants. Malgré tout, le courage de Lucie, la plus âgée des trois, permet à la Vierge Marie de se faire entendre. C’est cette force enfantine, portée par la grâce et la foi, que le réalisateur italien a tenté de montrer à l’écran.
Dès les premières images, le film revient sur ces premiers instants extraordinaires. L’Ange de la Paix apparaît à Lucie, d’abord effrayée, puis intriguée par cette vision lumineuse. Un peu plus tard, alors que le ciel gronde, les enfants assistent à la première apparition de la Vierge Marie. Lors de cette scène, les jeux de lumière sont incroyables et tranchent avec la teneur des messages. Car Marie, bien qu’éclatante et douce, se montre triste : "La guerre doit cesser", dit-elle avec gravité. Bien vite, la rumeur se propage dans le pays et les pèlerins affluent, espérant voir la Sainte Vierge. L’humilité des voyants, tout comme leur générosité à l’égard des pèlerins, les touchent et participent sans doute à leur conversion.
En parallèle de ces apparitions, les noms des soldats, tombés au combat, sont égrenés chaque jour sur la place publique. L’occasion pour la mère de Lucie de prier et de confier son fils à la Vierge Marie. Bien que très croyante, cette femme apparaît cependant très dure avec sa fille Lucie et ne veut pas croire aux apparitions. Lui en veut-elle d’avoir plus la foi qu’elle ? D’avoir été choisie par le Ciel ? Sa relation avec son père est également compliquée. Vivant de la terre, celle-là même sur laquelle ont lieu les apparitions et qui est rapidement piétinée par des centaines de pèlerins, il doit vendre une partie de son troupeau pour survivre. Ce contexte familial difficile nous éclaire sur la determination de Lucie et son attachement profond aux choses spirituelles. Jusqu’au bout, elle est prête à transmettre le message de la Vierge, quitte à s’opposer à sa propre famille.
Le contexte politique vient, lui aussi, malmener les petits bergers. Au Portugal, les apparitions commencent à déranger les autorités et le phénomène, qui était avant tout spirituel, prend alors une tournure religieuse et politique. Les enfants sont même amenés chez le maire mais face à l’animosité ambiante, ils réussissent à garder leur sang froid. Cette animosité, elle se comprend. Il suffit de relire les messages délivrés par la Vierge Marie : "conversion", "pénitence"... de hautes exigences qui se frottent à la dureté des autorités et des parents de Lucie.
Le 13 octobre 1917 arrive enfin la dernière apparition. Ce jour-là, 70.000 personnes entourent les voyants. Malgré la menace des autorités, la foi populaire surpasse tout. Ce jour-là, au milieu d’un monde en guerre, la Sainte Vierge répond par un signe d’espérance : un miracle, celui du soleil. Si le film relate avec une grande précision ces apparitions extraordinaires, il a surtout le mérite de montrer le combat exceptionnel de ces trois enfants contre un monde perverti et si loin de la paix. Il se termine d’ailleurs sur une magnifique chanson spécialement composée pour le film : "Gratia Plena" interprétée par la belle voix d’Andrea Bocelli.
Fatima, de Marco Pontecorvo, avec Stephanie Gil, Lucia Moniz, Joaquim de Almeida et Goran Visnjic, 1h58, en salles.