Dater de 250 ou 251 la mort de Réparate est donc probablement erroné. Ce qui est incontestable, en revanche, c’est que la Palestine connaît, à la fin du IIIe siècle et au début du IVe, une série presque ininterrompue de persécutions contre les chrétiens, d’une extrême violence et d’une grande cruauté, qui n’épargnent pas les femmes, bien au contraire. Qu’une vierge chrétienne nommée Reparata, probablement un prénom de baptême faisant allusion à l’effacement du péché originel et à la réparation de l’innocence perdue, succombe au cours de l’une d’elle, c’est tout à fait plausible. Endura-t-elle tous les supplices qu’on lui prête ? Quelques passions, et non des moindres, dont la véracité historique est incontestable, font état de témoins qui traversent les tourments sans en pâtir.
Il est exact aussi que certains magistrats, en Orient, condamnent des chrétiens à être livrés aux flots sur des barques sans voile ni gouvernail, ce qui revient à les livrer à une mort lente et cruelle si le temps est clément, à la noyade s’il ne l’est pas. C’est ainsi, affirme la Tradition, que Marthe, Marie-Madeleine, Lazare, Marie-Salomé, Marie-Cléophas et d’autres seraient arrivés en Camargue, guidés par les anges. D’autres récits font état des dépouilles de martyrs, de reliques, ou d’images saintes, soustraites aux persécuteurs en les plaçant pareillement sur des navires confiés à la bénévolence divine. Monaco vénère ainsi sa patronne, sainte Dévote, une jeune fille martyrisée en Corse, dont le corps serait venu aborder au pied du Rocher. À Boulogne-sur-mer, c’est une statue de Notre-Dame venue d’Orient que les anges auraient conduite si loin de son pays d’origine.