Un constat glaçant en cette journée internationale des personnes âgées. L'association des Petits Frères des Pauvres a publié jeudi 30 septembre son baromètre sur la solitude des plus de 60 ans. Aggravation de l'isolement social, fracture numérique de plus en plus profonde, hausse du sentiment de solitude : derrière ces tendances des millions de personnes concernées.
La deuxième édition de ce baromètre révèle que 530.000 personnes âgées de 60 ans et plus sont en situation de mort sociale. C’est 230.000 personnes de plus qu'en 2017. Oui vous avez bien lu 230.000 personnes de plus qui sont aujourd'hui sans contacts avec leurs différents cercles de sociabilité qu'ils soient amical, associatif ou de voisinage. Cela représente un bond vertigineux de 77% en quatre ans.
De la la même façon, le nombre d’aînés isolés des cercles familiaux et amicaux a lui connu une progression exponentielle (+ 122%), passant de 900.000 en 2017 à 2 millions de personnes en 2021.
Mourir ne me fait pas peur. Ce n’est pas vivre ce que je vis actuellement. Ce n’est pas marrant, je ne vois personne.
Selon l'institut CSA Research qui a co-réalisé l'enquête, les confinements et le contexte sanitaire expliquent "en large partie ces hausses tragiques". Cependant, "il serait hasardeux d’imaginer [...] que ce chiffre rebaissera naturellement lorsque la situation sanitaire redeviendra normale", estime-t-il. Car en effet, le rapport montre par exemple que si la vie associative a pu reprendre, elle est plus limitée et les liens sont devenus plus difficiles à tisser pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
L'enquête s'est également penchée sur les découvertes macabres que relève la presse quotidienne régionale. Il arrive que plusieurs semaines, plusieurs mois voire plusieurs années après un décès, des corps sans vie de personnes âgées isolées soient retrouvés chez elles. Et cela, sans que personne ne se soit jamais rendu compte de leur disparition.
Tandis que le sentiment de solitude augmente chez les seniors et que les outils numériques s'avèrent insuffisants pour lutter contre leur isolement, les Petits Frères des Pauvres appellent à l'action. "C'est l’occasion d’alerter sur l’impérieuse nécessité de faire de la lutte contre l’isolement des personnes âgées un axe majeur dans la construction des politiques publiques de prévention de la perte d’autonomie", a affirmé Alain Villez, le président de l'association.