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Sondage : le Dieu d’amour attendu par les Français

église de la sorbonne

Église de la Sorbonne à Paris.

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Pierre Vivarès - publié le 24/09/21
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Selon un sondage, la moitié des Français déclarent encore croire en Dieu, mais une grande majorité des plus jeunes se dit en quête spirituelle. C’est un Dieu d’amour qu’ils attendent.

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Ce jeudi matin, 9 heures sonnantes au clocher de Saint-Paul (Paris IVe), une journaliste de RMC m’appelle sur mon téléphone portable : « Pour avoir votre avis sur le sondage Ifop qui révèle que 51% des Français ne croit plus en Dieu — nous faisons une émission à 14h30 sur ce sujet — serait-il possible de vous interviewer maintenant pour avoir votre avis et un passage à l’antenne pendant l’émission ? » Lorsqu’elle reprend sa respiration, car elle aussi doit bien respirer de temps en temps, j’arrive à décliner son invitation car je n’ai pas eu connaissance de ce sondage et parce qu’elle doit d’abord contacter le service de communication du diocèse. 

Les procédures étant respectées, je me renseigne sur ledit sondage avec les réponses que les différents médias relayent. À la question « Vous, personnellement croyez-vous en Dieu ? », 51% des sondés répondent « non » (contre 44% en 2011 et 2004). Les Français étaient 66% à croire en Dieu en 1947, selon un sondage Ifop de l’époque. Les plus croyants sont chez les 65 ans et plus (58%) puis chez les 18-34 ans (48%). Malgré 75 ans de laïcisme, de libéralisme moral et sociétal, après mai 68, on ne perd que 17% d’adhésion à la croyance qu’un Dieu existe. La bête ne résiste pas trop mal malgré les attaques systémiques de toute une société libérale, consumériste et hédoniste.   

Au même moment, un autre sondage, toujours réalisé par l’Ifop, mais avec beaucoup moins de couverture médiatique, nous apprend que près d’un Français sur deux (49%) s’interroge sur le sens de la vie et est prêt à se dire en quête spirituelle. Un chiffre qui monte à 58% chez les moins de 35 ans et qui atteint les 60% pour les 25-34 ans.

Comme dirait ma mère : « Je ne suis pas une statistique ». Pour ce qui a trait à l’élément le plus intime de l’être, à savoir la foi, il n’y a pas de pourcentages qui tiennent. Il y a des hommes et des femmes avec leur histoire personnelle, leurs joies et leurs drames, leurs vertus et leurs péchés. Si une photographie de la société peut être instructive, avec la délectation de ceux qui voient le verre à moitié vide là où je m’étonne encore et me réjouis qu’il soit à moitié plein, le chrétien ne voit que des personnes. L’influence de ces sondages peut conduire les agnostiques, ceux qui ne savent pas, à se dire que comme le chiffre ne cesse de baisser, leur questionnement n’a plus de sens. Le principe démocratique de la majorité qui l’emporte n’a pas sa place dans un jugement de la conscience et les héros « des heures sombres de notre histoire » furent hélas les membres d’une minorité statistique qui aura sauvé l’honneur d’une majorité probatique. Une société serait honnête si elle permettait à chaque enfant de se poser réellement la question de Dieu et d’avoir de vraies réponses à cette question que nous nous posons tous un jour. 

Mais j’aurais surtout aimé poser une question, avant, à chaque sondé : « Qu’entendez-vous par Dieu ? » Car moi non plus je ne crois pas en Dieu, un Dieu tout-court, tout philosophique, tout anonyme et si lointain. Robespierre y croyait, lui, en ce Dieu tout-court, qu’il appelait l’Être suprême et qui n’était qu’un principe. Les principes, les valeurs, les repères ne sauvent pas, ils peuvent juste guider, parfois. Je crois moi en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, je crois en Jésus Christ, son fils unique mort et ressuscité pour notre salut et je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, un seul Dieu en trois personnes. Je crois en un Dieu qui a gravé mon nom sur les paumes de sa main (Is 49, 16). 

Si 60% des 25-34 ans sont en quête spirituelle cela signifie que notre société ne les comble pas, ou plus, et qu’ils ont faim de choses solides.

Nos contemporains croient de moins en moins en un Dieu tout-court, le seul dont ils ont entendu parler et c’est peut-être tant mieux. Ils sont comme les Romains de l’Empire quand le christianisme est arrivé : vaguement superstitieux, vaguement athées, désabusés par leurs temples païens et leurs augures de tout poil. Ils ont faim de Celui qui donne la vie, de celui qui est chemin pour leur vie, de celui qui est vérité, ils ont faim de ce qui rassasie l’âme et non plus de réflexion philosophique. Si 60% des 25-34 ans sont en quête spirituelle cela signifie que notre société ne les comble pas, ou plus, et qu’ils ont faim de choses solides. À une question spirituelle on ne peut pas donner une réponse philosophique ou conceptuelle. À l’amoureux qui voudrait savoir s’il est aimé en retour vous ne parlerez pas de phéromones ou de statistiques sur les femmes.  

L’urgence pour notre Église, pour les chrétiens, est d’annoncer ce Dieu d’amour et non d’annoncer des valeurs, de la morale, des principes, un Dieu philosophique lointain et vague et encore moins de faire remonter des pourcentages. Quand je rencontre quelqu’un, je ne rencontre pas 0,00000149% de la population française : je rencontre Nicolas, Claire, Amine ou Marguerite. L’urgence est de vivre cette fraternité qui révèle le Père, fraternité missionnaire qui annonce à chacun qu’il est aimé et sauvé.

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