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Leur échange aura duré pas moins de deux heures et vingt minutes. Jeudi 23 septembre, le pape François a rencontré les évêques français des provinces de Paris, Lyon et Clermont-Ferrand en voyage au Vatican dans le cadre de leur visite ad limina. Particulièrement longue et animée, la discussion entre le souverain pontife et les évêques a permis d’aborder des questions difficiles et douloureuses.
Quel que soit le nombre des victimes, c’est très grave pour l’Église.
"Quel que soit le nombre des victimes, c’est très grave pour l’Église", a ainsi affirmé le pape François aux évêques français alors que la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église (Ciase) doit rendre le 5 octobre prochain son rapport sur les abus commis par des membres du clergé sur les mineurs depuis 1950. Écoutant attentivement ses "frères évêques", il les a exhortés à une attitude de proximité pastorale. Le pontife leur a donné deux consignes principales : "voir les problèmes en face et accompagner" pastoralement les personnes concernées – les victimes comme les coupables.
Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a également rapporté l’importance que le Pape avait accordé au volet théologique de la question des abus, en particulier quand à la nécessité "d’accepter le péché afin de le prendre au sérieux". "Il nous a demandé de faire des catéchèses" sur le sujet, a abondé Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon.
L’application du motu proprio Traditionis Custodes a également été au cœur des discussions. "Le Pape veut rappeler l’unité de l’Église et combattre une idéologie qu’il craignait de voir apparaître", a souligné Mgr Aupetit lors d’un échange avec des journalistes à l’issue de la rencontre. À l’archevêque de Paris qui lui demandait si une paroisse où les deux formes du rite étaient célébrées pouvait continuer à exister, le Pape a aussi répondu par l’affirmative. "Les décisions ne seront pas toutes les mêmes selon les diocèses, mais sur les lignes directrices, le Pape a été très clair".
Sur le sujet de la liturgie, il a notamment acquiescé quand Mgr Olivier de Germay lui a demandé s’il fallait prendre en compte la diversité des situations comme le demande Amoris Laetitia sur la question des divorcés-remariés. Le souverain pontife a en effet profité de cette rencontre pour réaffirmer le rôle de l’évêque et l’importance de prendre des décisions ajustées à la situation de leur diocèse.
À la fin de l’audience, le pape François a été une nouvelle fois convié à se rendre dans l’Hexagone… mais n’a pas donné de réponse. S’il a considéré que la "Fille aînée de l’Église" n’était "pas la plus fidèle", il a assuré que sa plus grande qualité était sa "créativité".