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Totalement laissée à l’abandon, la majeure partie des Roms du quartier Lunik IX de Kosice vit dans des immeubles insalubres, sans gaz ni eau courante, complètement laissé pour compte depuis les années 1980.
C’est sans doute pour cela que le pape François a choisi de s’y rendre au troisième jour de son voyage apostolique à Budapest et en Slovaquie. Le pontife a pu constater les conditions difficiles dans lesquelles vivent les Roms ici, malgré les efforts faits par le gouvernement pour arranger quelque peu les infrastructures dans la perspective de l’événement.
Passer des préjugés au dialogue, des fermetures à l’intégration.
"Trop souvent, vous avez été objet de préjugés et de jugements impitoyables, de stéréotypes discriminatoires", a déploré d’emblée le pape François dans son discours, prononcé au beau milieu de la cité. Il n’est pas facile d’aller au-delà des préjugés, a-t-il reconnu, même pour les chrétiens. Ce qu’il faut, a-t-il alors préconisé, "c’est passer des préjugés au dialogue, des fermetures à l’intégration".
Interrogé par Aleteia, Simon, une jeune slovaque de 24 ans, a reconnu ne pas connaître de Roms "parce qu’ils ont un style de vie très spécial". "Mais je trouve que c’est important que le Pape leur rende visite parce qu’il pourra leur donner la motivation pour faire évoluer leur existence", a-t-il confié.
"Personne dans l’Église ne doit se sentir mis de côté", a encore affirmé le pontife devant des milliers de Roms, dont beaucoup étaient amassés aux fenêtres. "Oui, l’Église est une maison, elle est votre maison".
Un peu plus tôt le pontife a écouté René et Nikola, un couple de roms : "Nous espérons que votre visite apportera un nouvel espoir, ont-ils déclaré, et une nouvelle passion" aux habitants de Lunik IX.
Le pontife a enfin remercié tous ceux qui accomplissent un travail auprès des habitants de ce quartier délaissé. Quatre prêtres salésiens assistés par des religieuses aident actuellement les habitants, en particulier sur le plan de l’éducation, mais aussi dans leur recherche de travail et leur intégration.
Une présence indispensable pour les deux jeunes époux qui affirment avoir pu vivre une "adolescence plus belle" grâce à eux. "Ils nous étaient dévoués et ils nous faisaient confiance", se sont-ils réjouis, visiblement émus que le successeur de Pierre puisse s’intéresser à leur sort.