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Salon “Désir d’enfant”, un silence qui étonne

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Une campagne d'affichage à Paris, début septembre 2021.

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Blanche Streb - publié le 06/09/21
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Le salon « Désir d’enfant », qui s’est tenu à Paris les 4 et 5 septembre avec la complicité tacite des autorités, montre que la GPA s’installe sournoisement dans les mentalités.

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Dans le bruit assourdissant des indignations collectives, petites affaires et phrases malheureuses qui agitent médias et réseaux sociaux, un silence détonne. C’est en effet dans une indifférence médiatique navrante qu’un salon de la procréation artificielle et marchande s’est tenu, comme n’importe quel salon à thème ou foire commerciale, à Paris, ce week-end. La presque incontestable toute puissance que revêt désormais le « désir d’enfant » offre à ce salon, qui a choisi d’endosser justement ce nom, une cape d’invisibilité et d’invincibilité.  

Pourtant, parmi les exposants, les conférences et les contacts pris l’an dernier dans ce même salon, certains relèvent directement du délit d’entremise à la gestation par autrui (GPA). La plainte déposée par une association, constat d’huissier à l’appui, n’aura pas suffi à empêcher la tenue de cette deuxième édition. Les alertes et les courriers parvenus directement au garde des Sceaux non plus. Pourtant le gouvernement, par la voix de ses ministres de la Justice successifs, et même par son actuel Premier ministre, n’a eu de cesse de répéter que la GPA était « une ligne rouge ». Mais face à cette nouvelle opportunité de passer des paroles aux actes, rien n’a été fait. Difficile d’y voir autre chose qu’un immobilisme au pire complice, au mieux, lâche. 

La GPA s’installe sournoisement dans les mentalités, endormies par les rhétoriques sentimentales et les visages de star y ayant recours et ne se cachant même plus. Comment en sommes-nous arrivés à devoir argumenter, expliquer, qu’il est indigne pour une femme, même volontaire, que son corps soit mis à disposition d’autrui ? Qu’il est inhumain de préméditer les conditions qui aboutissent à l’abandon, pour ne pas dire l’arrachement, de l’enfant à celle en qui sa vie a pris corps ? Comment comprendre que notre époque, pourtant malade d’obsession sur ses dramatiques crimes et esclavages du passé, loin d’ouvrir les yeux sur les esclavages modernes, les détourne ? 

Notre monde serait-il devenu si « marchand » et nos habitudes si tournées vers la consommation qu’on ne trouve plus anormal que tout se vende, ou se « troque » sous couvert de « don », même un enfant ? Même si une société dans laquelle se commercialise la vie humaine propose un triste modèle à ceux qui vivent et grandissent en son sein, cet aveuglement ambiant n’est pas inéluctable, les choses peuvent changer et les jeunes générations nous surprendre. 

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