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L’improbable découverte d’un tableau de maître par les enfants du catéchisme

Immaculée Conception, Francisco de Zurbaran, 1661, église saint Gervais saint Protais à Langon.

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Mathilde de Robien - publié le 06/09/21
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Trésor de la ville de Langon (Gironde), un tableau représentant l’Immaculée Conception, réalisé en 1661 par Francisco de Zurbaran, a bien failli rester aux oubliettes. C'était sans compter sur les enfants du catéchisme... et leurs chewing-gums.

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Rare pièce du maître espagnol qui ne soit pas conservée dans un musée, un tableau de l’Immaculée Conception de Zurbaran trône discrètement derrière des grilles dans un renfoncement de l’église saint Gervais - saint Protais, à Langon, petite ville de Gironde.

Un tableau peint dans les dernières années de la vie du peintre, ayant pour sujet la Vierge en Assomption, priante, enveloppée d'une cape bleue dont les gonflements semblent la pousser vers le ciel. Zurbaran a réalisé plusieurs toiles représentant l’Immaculée Conception, où la Vierge apparaît presque enfant, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles au-dessus de la tête, comme il est écrit dans l’Apocalypse. L’une est conservée au Musée des Beaux-Arts de Budapest, deux autres au Musée du Prado, d’autres encore dans l’église saint Jean-Baptiste, à Séville, et au musée diocésain de Sigüenza, en Espagne également. Une profusion qui n’a pas empêché l’Immaculée Conception de Langon d’être courtisée par les musées européens pour de nombreuses expositions. Ces dernières années, elle a ainsi voyagé à Paris, Bilbao, Dusseldorf…

Une mise en lumière qui n’aurait pas eu lieu sans la découverte inopinée du tableau dans la sacristie de saint Gervais en 1966 par l’abbé Ferbos, curé de la paroisse. L’histoire officielle raconte sobrement que le prêtre a découvert la toile alors qu’elle était accrochée très haut dans la sacristie, recouverte de poussière et de fiente de pigeons. Mais le récit affiché à l’intérieur de l’église relate des faits autrement plus rocambolesques : ce sont les enfants du catéchisme qui auraient pris pour cible, avec leurs chewing-gums, un tableau dont la peinture, à force de tirs répétés, s’écailla et laissa apparaître le chef d’œuvre. La toile aurait été recouverte de peinture pour la soustraire aux voleurs. Le tableau provient initialement d’un don d’Emile Pereire, député de la 3ème circonscription de la Gironde de 1863 à 1869, à la ville de Langon en 1863. Il a été classé monument historique le 5 mars 1969.

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